"On a tout perdu": les sinistrés face à l'étendue des dégâts des crues en Ille-et-Vilaine

Le département breton est placé en vigilance rouge pour crues après le passage de la dépression Herminia. La Seiche et la Vilaine sont sorties de leur lit, inondant des villes et des villages.

Depuis dimanche et le passage de la tempête Herminia, 600 personnes ont été évacuées de leur logement en Ille-et-Vilaine en raison des crues qui touchent le département. Ce mardi 28 janvier, Météo-France l'a maintenu en vigilance rouge concernant les cours d'eau de la Seiche et de la Vilaine.

La mairie de Rennes a maintenu lundi soir une vigilance "très forte" dans un communiqué. Une nouvelle distribution de parpaings est prévue mardi pour les riverains les plus exposés à la montée des eaux et un gymnase est resté ouvert dans la nuit de lundi à mardi pour accueillir les sinistrés sans solution d'hébergement.

"C'est un peu galère pour moi, en plus j'ai perdu toutes mes affaires... On a tout perdu", témoigne auprès de BFMTV un jeune homme présent dans le gymnase.

"On a essayé de sauvegarder un maximum de matériel"

À Bruz, l'eau est montée dans le logement d'Andrea, endommageant avec elle "la gazière, le sèche-linge, le lave-linge, le lave-vaisselle, le frigo...". Dans les rues de la commune, on évacue les enfants en les portant sur le dos car au rez-de-chaussée, les maisons sont inondées.

Lundi soir, l'Ehpad René Cassin, de ce village du sud de Rennes, qui accueille 73 personnes, a été évacué, selon la préfecture.

À Guipry-Messac, la pizzeria de Régis Marchand est totalement cernée par les eaux. "On a l'impression qu'on est dans la Vilaine, le lit est à une centaine de mètres en réalité", raconte-t-il, les pieds dans l'eau dans la salle du restaurant.

Il scrute minute par minute la montée des eaux. "Ça remonte par les bouches d'évacuation", déplore-t-il. "On a essayé de sauvegarder un maximum de matériel, toutes les chaises et les tables on les a mises à l'étage mais il y a des choses qu'on ne peut pas bouger comme le four", poursuit Régis Marchand, précisant avoir acheté ce four il y quelques mois pour un montant de 45.000 euros.

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La décrue n'est pas amorcée

Un peu plus loin, sur la commune de Pont-Réan, dans les rues inondées, on se déplace en canoë et les bottes sont obligatoires. Heures après heures, les riverains barricadent leur maison ou leur commerce.

"On s'entraide, on vide chez l'un pour mettre chez l'autre quand c'est sec", raconte Gaëlle Dardenne, bouchère dans la commune.

Toute la nuit, les pompiers et les sauveteurs ont fait des rondes dans les quartiers concernés. La décrue n'est pas encore amorcée alors qu'un nouvel épisode pluvieux est attendu mercredi.

Salomé Robles