Inondations: Pannier-Runacher reconnaît "une difficulté à prévoir la rapidité de la montée des eaux"

Un épisode cévenol violent et imprévisible? Après les inondations qui ont touché plusieurs départements de la moitié sud du pays, jeudi 17 octobre, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher était interrogée sur BFMTV-RMC sur la réactivité des autorités.
"Nous avons déclaré très vite la vigilance rouge et c'était inédit. On a les bonnes alertes. Mais on a une difficulté à prévoir la rapidité de la montée des eaux", a-t-elle reconnu. "Tous les cours d'eau ne sont pas suivis non plus par Vigicrues", le réseau de prévision des crues, a-t-elle ajouté, avant d'aller plus loin:
"Nos systèmes de modélisation, notamment des cours d'eau, sont aujourd’hui dépassés par les événements météorologiques. C’est-à-dire que ce qui arrive est tellement inédit que nous n’avons pas le recul historique, le recul scientifique pour correctement les matérialiser, les modéliser et avoir le niveau précis de vigilance", constate-t-elle.
Un budget pas "à la hauteur"
Selon Agnès Pannier-Runacher, "la priorité absolue" est désormais "l'adaptation au changement climatique", qui favorise la survenue de phénomènes climatiques violents.
Mais les moyens financiers manquent, estime la ministre issu des rangs présidentiels. "Il faut un budget qui soit à la hauteur de la situation et ce n'est pas le cas aujourd'hui", a-t-elle déclaré.
"Je veux surtout travailler à avoir les moyens de mon action (...) si je ne les ai pas, j'en tirerai les conclusions", a-t-elle conclu, alors que les députés planchent sur le projet de loi de finances.
Un millier de personnes évacuées
Plus aucun département ne se trouve vendredi matin en vigilance rouge "crues" ou "pluie-inondation", mais 18 de la moitié sud restent concernés par une vigilance orange, a indiqué Météo-France.
Plus d'un millier de personnes ont été évacuées et des dizaines sauvées par hélicoptère dans les pluies "exceptionnelles" qui se sont abattues jeudi sur le Centre-Est et le Sud-Est de la France.
Les précipitations, qui ont atteint 600 à 700 millimètres sur certaines zones de l'Ardèche, ont fait trois blessés légers en Auvergne-Rhône-Alpes. À Paris, un arbre est tombé sur une famille, dont le père n'a pas survécu, sans que le lien avec les intempéries ne soit formellement établi.
Dans la ville ardéchoise d'Annonay, traversée par deux rivières, les eaux sont montées brusquement dans la matinée quand le barrage de Ternay, au nord, a débordé.
La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, attendue dans la Loire et en Ardèche ce vendredi, a évoqué une situation "inédite par son ampleur. 600 millimètres d'eau sur l'Ardèche, c'est du jamais vu de mémoire d'homme".