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Finances publiques

"Le compte n’y est pas": Agnès Pannier-Runacher critique un budget pour la transition écologique "pas à la hauteur"

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La ministre de la Transition écologique juge qu'en l'état, le budget alloué à l'adaptation et à la lutte contre le réchauffement climatique "n'est pas à la hauteur". "Faut-il attendre des drames pour investir dans l’adaptation au changement climatique?", interroge-t-elle.

"Il faut ouvrir les yeux." Alors que de violentes inondations ont frappé le sud de la France, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a dénoncé un budget insuffisant alloué à l'adaptation au réchauffement climatique et à la transition écologique.

"Le compte n'y est pas. Il faut un budget à la hauteur de la situation, ce n’est pas le cas aujourd'hui", a taclé la ministre.

"Je veux surtout travailler à avoir les moyens de mon action (…) Si je ne les ai pas, j'en tirerai les conclusions", a menacé la ministre.

Agnès Pannier-Runacher est notamment revenue sur l'anticipation des risques de catastrophes naturelles et sur les inondations qui ont frappé l'Ardèche, le Rhône ou l'Île-de-France ces derniers jours. "Faut-il attendre des drames pour investir dans l’adaptation au changement climatique?", interroge-t-elle.

Un appel aux parlementaires

"Nos systèmes de modélisation sont dépassés par les événements, explique la ministre. Ce qui arrive est tellement inédit que nous n’avons pas le recul historique et scientifique pour correctement les modéliser et avoir le bon niveau de vigilance."

Pour pouvoir faire face à ces événements inédits, il faut les moyens adaptés. La ministre estime que ce n'est pas le cas dans la première copie du Budget 2025 présenté par le gouvernement. Mais elle appelle les députés à l'amender.

Dans le projet de loi des finances (PLF) pour 2025, actuellement en examen à l'Assemblée nationale, le ministère de la Transition écologique, de l'Energie, du Climat et de la Prévention des risques voit ses autorisations d'engagement augmenter, à 16,8 milliards d'euros, avait indiqué la ministre mercredi à l'Assemblée nationale.

Mais certain dispositifs se retrouvent rabotés. La ministre a notamment cité le fonds chaleur, qui aide les villes moyennes à investir dans les énergies renouvelables, et le fonds vert qui finance la rénovation des bâtiments publics locaux et les adaptations au changement climatique. "On en a besoin, il faut abonder ce fonds", a-t-elle plaidé alors que l'enveloppe du fonds vert a été réduite de 2,5 à 1 milliard d'euros.

Marine Cardot