Imprévisible, destructrice... Comment se forme une tornade comme celle de Pontarion dans la Creuse?

Un phénomène aussi soudain qu'inattendu. Ce jeudi, une petite tornade s'est abattue sur la ville de Pontarion dans le département de la Creuse, occasionnant de nombreux dégâts dans ce petit bourg d'un peu plus de 360 âmes situé entre Guéret et Limoges.
Dans plusieurs vidéos qui immortalisent l'événement, la tornade, accompagnée d'orages, se déplace très rapidement et semble incontrôlable.
Phénomène météorologique complexe...
Phénomène impressionnant, en particulier aux États-Unis, les tornades restent un phénomène imprévisible. Ce jeudi, la tornade creusoise s'est formée à l'aune d'un important contraste entre deux masses d’air, l'une froide venue du nord de l'Europe, l'autre plus chaude du sud.
À la jonction de ces deux masses d'air, qui correspond à une zone allant des Pyrénées à la frontière belge et qui inclut la Creuse, un axe orageux s'est formé avec des cumulonimbus, des immenses nuages qui sont bien souvent à l'origine des tornades.
Dans ces derniers, l’air froid plonge vers le sol tandis que l’air chaud, plus léger, remonte. Ces deux masses d’air s’entrelacent sans jamais se mélanger, ce qui provoque une forte instabilité et forme un tuba.

Lorsqu'il touche terre, ce tuba part en toupie. La tornade ainsi formée peut ainsi parcourir des centaines de mètres voire des dizaines de kilomètres. Selon Météo-France, leur durée de vie de quelques minutes à plus de 2 heures. Elles se déplacent en moyenne à 50 km/h mais certaines peuvent atteindre une vitesse de 100 km/h.
En revanche, l'institut météorologique insiste sur la différence entre tornade et trombe, qui ont pourtant un aspect visuel assez similaire. "Les 'trombes', terrestres ou marines, se forment généralement dans des situations de convection non violente, notamment sans orage", apprend-on.

...et imprévisible?
Si le système de formation des tornades est bien connu, un épais drap de mystère entoure encore ce phénomène météorologique, en particulier en ce qui concerne sa soudaineté et son imprévisibilité. "Elles sont rares, mortelles, et difficiles à prédire", indique l'Agence nationale océanique et atmosphérique américaine (NOAA).
Cependant, la recherche sur les tornades, qui a pris son essor dans les années 1950, a permis de mettre en place des mécanismes de prévention et d'alarme. "On peut prévoir un risque, une probabilité, de manière assez fine", expliquait, à BFMTV, David Dumas, consultant à l'Observatoire français des tornades et orages violents.
Malgré les travaux, Keraunos, l'observatoire français des tornades et orages violents, estime qu'annuellement, 40 à 50 tornades sont comptabilisées.
À ce jour, deux tornades d'intensité EF5, catégorie la plus forte mise en place par l'observatoire ont été recensées: en 1845 à Montville, en Seine-Maritime, et en 1967 à Palluel, dans le Pas-de-Calais.