"Ils ont tout perdu": les images des dégâts causés par la tornade à Pontarion

Une petite commune qui n'était pas du tout préparée à un tel phénomène. Située entre Limoges et Guéret dans le département de la Creuse, à l'extrême-nord du plateau de Millevaches, Pontarion, 364 habitants selon le dernier recensement, a été frappée par une tornade aussi violente que destructrice.
"Je n'ai jamais vécu ça", a témoigné jeudi sur BFMTV Martine Birnbaum, deuxième adjointe à la mairie de Pontarion, "je pense que ça a bien duré cinq minutes", précise-t-elle.
"Pour eux c’est quelque chose d’important et ils ont tout perdu. Je suis très ému, pour toute la population, c’est quelque chose qui nous a frappé, on voit ça parfois à la télévision mais quand on l’a sur le terrain c’est tout à fait différent", ajoute, à notre antenne, le maire Jean-Claude Moreau.
Le centre-bourg détruit
Ce vendredi matin, les Pontarionnais découvrent au grand jour les dégâts causés par la tornade. Ils se concentrent dans le centre du bourg, où la quasi-totalité des habitations ont vu leur toit s'envoler tandis que d'anciennes fermes se sont effondrées.
"Le plus fort c’est le centre-bourg, les limites du bourg ont été touchées mais des petites réparations ont été faites, mais tout le centre bourg il y a des maisons entières qui n’ont plus rien dessus", décrit le maire, visiblement ému par la situation;
"L’ensemble des toitures sont en partie détruites, on a pu observer d’anciennes granges ou il n’y a plus un mur, l’ensemble des arbres du château et de la rivière qui sont tous dans l’eau", abonde Rémi Fleurat, boulanger du village.

L'impressionnant phénomène, visible à des kilomètres à la ronde, n'a miraculeusement pas fait de victimes. À notre caméra, Damien Girardi, directeur de l'école primaire, indique que plusieurs jeunes élèves étaient dehors au moment de l'arrivée de la tornade.
"Les agents communaux ont fait preuve d’une grande bravoure pour vie les remettre à l’intérieur, au centre de la pièce et éloigné des fenêtres. Les parents se sont réfugiés sous l’abri bus", décrit-il.
La solidarité se met en place
Dès la fin de la tornade, la solidarité s'est mise en place dans les rues de Pontarion qui n'étaient "pas noires mais orange" en raison des tuiles envolées, décrit Rémi Fleurat.
"Tous les habitants étaient avec les balais pour donner un coup de main, hier soir ça a été avec des amis, des bénévoles, on a fait ce qu’on a pu car une fois la nuit tombée on ne pouvait pas monter sur les toits pour bâcher", développe-t-il.
De son côté, le maire de la commune remercie "les services de secours et la gendarmerie car ils ont mis plein de choses en place."
"Il a fallu tout déblayer car nous sommes sur un axe important entre Limoges et Clermont. On va mettre en place couverture des maisons habitées, et voir s’il y a des gens à déplacer. On va voir comment on peut faire, si on peut bâcher comme il faut, sinon on va trouver d’autres solutions", explique l'édile.
Pour cela, la municipalité est épaulée par les sapeurs-pompiers de la Creuse, présents en nombre dans le village. "On a des moyens sur six secteurs avec des engins et une échelle pour tenter de mettre des bâches sur les toitures, il y a encore beaucoup de vent et il faut travailler en sécurité, ce qui est difficile", nous affirme le colonel Stéphanie Duchet, directrice départementale des sapeurs-pompiers de la Creuse.
Tuba destructeur
Ce jeudi, la tornade qui s'est formée au-dessus de la campagne creusoise est la conséquence de la jonction de ces deux masses d'air, qui correspond à une zone allant des Pyrénées à la frontière belge et qui inclut ce département.
Un axe orageux s'est formé avec des cumulonimbus, des immenses nuages qui sont bien souvent à l'origine des tornades. Dans ces derniers, l’air froid plonge vers le sol tandis que l’air chaud, plus léger, remonte. Ces deux masses d’air s’entrelacent sans jamais se mélanger, ce qui provoque une forte instabilité et forme un tuba destructeur.