"Il y a encore beaucoup de travail": la Charente toujours en vigilance orange aux inondations, la décrue sera lente

Dans le centre-ville de Saintes, en Charente-Maritime, Evelyne et Jean-Pierre ne savent pas encore s'ils pourront passer Noël chez eux. Leur maison, pourtant surélevée, risque l'inondation. "On avait prévu de faire Noël ici avec les enfants (...) S’il n'y a pas trop d'eau ça ira, sinon on ira ailleurs", souligne le couple.
La ville de Saintes, régulièrement inondée, n'a pas échappé à cette nouvelle crue de la Charente. Si le pic de crue du fleuve a été atteint ce dimanche 17 décembre dans l'après-midi, la Charente reste placée en vigilance orange ce lundi, selon le dernier bulletin de Vigicrues.
Un lent reflux
L'eau a amorcé un lent reflux, qui devrait toutefois durer jusqu'à Noël, selon les dernières prévisions. Au maximum, l'eau a atteint 6,09 mètres. Le niveau de l'eau n'a donc pas atteint les 6,18 mètres mesurés en 2021, ni la crue historique du 23 décembre 1982, quand la Charente était montée jusqu'à 6,84 mètres à Saintes.
Les prévisions météorologiques des jours à venir sont favorables à la décrue mais celle-ci s'annonce lente, centimètre par centimètre, la pente de la Charente étant très faible dans ce secteur.
Dans les rues inondées, les services techniques de la mairie entassent parpaings et planches de bois pour remplacer les trottoirs submergés. "On essaye d'anticiper un peu les choses (...) Il y a encore beaucoup de travail, on est sur le pont", explique Pierre, agent technique à la mairie, au micro de BFMTV.
Depuis le début des inondations, plus d'une centaine de pompiers ont été mobilisés et aucune victime n'est à déplorer. Un millier de maisons ont été touchées, touchées et environ "150 personnes" évacuées dans une "trentaine de rues", a indiqué dimanche à l'AFP le maire Bruno Drapon.
"Noël les pieds dans l'eau"
En novembre, la Charente avait déjà débordé sans que "l'eau ne rentre dans les maisons", selon l'édile, qui s'inquiète désormais de ces épisodes de plus en plus rapprochés.
"On a eu une crue trentenaire en 2021, nous sommes en 2023. Il y a un changement climatique à prendre en compte, qui fait que ces crues ne sont plus trentenaires mais trop rapprochées", pointe-t-il.
Le préfet de Charente-Maritime Brice Blondel a d'ores et déjà assuré que "l'état de catastrophe naturelle" sera demandé "assez rapidement pour permettre aux assureurs de se mobiliser très vite et d'apporter des réponses rapides aux sinistrés (...) qui vont passer Noël les pieds dans l'eau".