Dans les Alpes-Maritimes, les urgences sous tension à cause de la canicule

Une canicule et ses conséquences très concrètes. Depuis maintenant plusieurs jours, une large partie de la France est touchée par une intense vague de chaleur au cours de laquelle le mercure a allègrement dépassé les 40°C. Particulièrement concerné, le département des Alpes-Maritimes, qui est régulièrement placé en vigilance orange canicule par Météo-France.
"Forte déshydratation"
Au niveau sanitaire, cette canicule en cours provoque un afflux de nouveaux patients dans des services d'urgence déjà surchargés. Chaque jour, le Samu du département doit désormais composer avec 1600 appels, dont une partie en lien avec la chaleur. "On est impactés", confirme à BFMTV Didier Giolito, médecin responsable du département médecine d’urgence du CHU de Nice.
"On a beaucoup d’appels des Ehpad et des domiciles de personnes âgées qui ne s’hydratent pas suffisamment. On a un afflux d’appels plus important que d'habitude", confirme-t-il.
Toujours sur notre antenne, le docteur Pierre Marie Tardieux, chef du pôle des urgences du CHU, indique que les entrées "ont augmenté de 20% depuis qu'on est en vigilance orange." Dans les faits, depuis 12 jours, quotidiennement, "il y a 25 à 30 patients supplémentaires."
"Ils souffrent d'une forte déshydratation, mais il y a aussi des effets collatéraux chez les patients polypathologiques âgés qui sont obligés de combattre la chaleur et décompensent leurs pathologies chroniques. Il y a beaucoup d’insuffisances cardiaques, d'insuffisances respiratoires", détaille-t-il, pointant également l'afflux de patients issus de milieux précaires et les travailleurs au "soleil."
Lors d'un entretien accordé au Figaro la semaine dernière, le ministre de la Santé François Braun a affirmé que les difficultés rencontrées aux urgences cet été étaient "moindres" qu'en 2022, en dépit de certains "points chauds."
"Le système de santé est en tension, ce n'est pas nouveau, et c'est toujours le cas plus fortement pendant la période estivale", a-t-il toutefois nuancé.
À Nice, si les appels au Samu se multiplient, le dispositif mis en place permet une meilleure répartition des patients et un meilleur accueil.
"On a la chance d’être coordonné avec tous les services d’urgences, ce qui permet de travailler ensemble et d’avoir des procédures à partir de notre centre 15 et de notre régulation qui permettent d’orienter les patients vers les urgences qui le peuvent. Ça permet d’alléger le travail sur les urgences qui sont en difficulté", conclut le docteur Pierre Marie Tardieux.