Canicule: pourquoi certains départements échappent à la vigilance orange

Des personnes se rafraîchissent à une fontaine publique près de la Grande Halle de La Villette alors qu'une vague de chaleur frappe le sud de l'Europe, à Paris, le 29 juin 2025 - Julie SEBADELHA © 2019 AFP
Ce mardi 1er juillet "sera la journée la plus chaude de cet épisode caniculaire" débuté vendredi dernier, a prévenu Météo-France. Des températures maximales allant de 36 à 40°C vont être atteintes, avec des pointes allant jusqu'à 41°C, dans seize départements placés en vigilance rouge.
Soixante-huit départements sont par ailleurs maintenus en vigilance orange et seuls les départements proches de la Manche et des frontières belges conserveront des températures inférieures à 34°C. Qu'est-ce qui justifie que certains départements restent en vert, en jaune et que d'autres passent en vigilance orange canicule voire en rouge?
Quatre degrés de système d'alerte
Comme l'explique Météo-France, la canicule est "un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée", à savoir trois jours consécutifs. Pour décider d'une vigilance canicule, "on tient en effet compte du caractère exceptionnel des températures nocturnes."
Après la canicule de 2003, qui a fait quelque 15.000 morts, un "système d'alerte canicule et santé" (Sacs) a été conçu par Météo-France et l'Institut de veille sanitaire, mis en place au début de l'été 2004. Il comporte quatre degrés: vert (pas de vigilance particulière), jaune (être attentif), orange (être vigilant) et rouge (vigilance absolue).
"L'objectif du Sacs est d'identifier une vague de chaleur susceptible d'avoir un impact sanitaire majeur, afin de permettre la mise en place rapide de mesures de prévention et de gestion de l'évènement. Il est fondé sur la surveillance des prévisions d'indicateurs biométéorologiques (IBM) et sur un système de seuils d'alerte départementaux", explique l'Institut de veille sanitaire.
Ces seuils d'alerte ont été mis en place en s'appuyant, dans un premier temps, sur l'étude du climat de 14 villes "pilotes": Bordeaux, Dijon, Grenoble, Le Havre, Lille, Limoges, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Paris, Strasbourg, Toulouse et Tours.
"Il s'agit de grandes agglomérations françaises régulièrement espacées sur l'ensemble du territoire métropolitain et représentatives de ses différents climats", détaille l'Institut.
Ensuite, les seuils ont été réévalués au fil du temps, en réévaluant notamment la station météorologique de référence pour chaque département ou par retours d'expérience.
Différences géographiques
Les températures moyennes, maximales, et minimales, ont été enregistrées, ainsi que la surmortalité journalière. Tous ces éléments ont permis de déterminer que la chaleur n'est pas vécue de la même manière, suivant le lieu où l'on se trouve. Les seuils de canicule ne sont donc pas les mêmes partout et sont plus bas dans le Sud, plus habitué à la chaleur, que dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Bretagne.
Dans les Côtes-d'Armor, une canicule est qualifiée quand les températures dépassent 31°C le jour et 18°C la nuit pendant trois jours consécutifs, alors qu'à Marseille, ces chiffres sont de 35°C le jour et 24°C la nuit. De la même manière, en Ille-et-Vilaine, le seuil est fixé à 34 °C le jour et 19 °C la nuit.
Le Nord et le Pas-de-Calais seront considérés en épisode caniculaire lorsque les températures dépasseront 33°C le jour et 18°C la nuit. En termes de comparaison, il faudra 34°C le jour et 20°C la nuit dans le Rhône, 35°C le jour et 24°C la nuit dans les Bouches-du-Rhône et 35°C le jour et 23°C la nuit dans le Var. Dans les Alpes-Maritimes, pourtant voisines, les températures sont fixées à 31°C le jour et 24°C la nuit.
En Île-de-France, les huit départements, voisins par définition, ne sont pas logés à la même enseigne. À Paris, les seuils sont fixés à 31°C le jour et 21°C la nuit, comme la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne. Mais ils sont différents dans le Val-d'Oise et l'Essonne (35°C-20°C), les Yvelines (33°C-20°C) et la Seine-etMarne (34°C-18°C).