Un trentenaire condamné à un an de prison supplémentaire pour une agression sexuelle sur une victime "oubliée"

Selon la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles, un enfant est victime d'inceste, de viol ou d'agression sexuelle toutes les 3 minutes. - MYCHELE DANIAU © 2019 AFP
Il avait écopé de 10 ans de prison. En mars 2023, un trentenaire avait été condamné par la cour criminelle de l'Isère pour viol, tentative de viol et agressions sexuelles sur ses nièces, entre 2019 et 2021. Les fillettes, âgées de 4 à 10 ans au moment des faits, sont sœurs. Autour de cette famille meurtrie, des parents s'inquiètent. Leurs enfants ont-ils eux aussi été victime du trentenaire? Tous jurent que non.
Jusqu'au déménagement d'une petite fille. Elle est la meilleure copine de l'une des victimes. Un soir de janvier 2024, l'enfant confie, en larmes, à ses parents le terrible "secret", rapporte le Dauphiné Libéré. Devant un dessin animé chez sa copine, l'oncle de cette dernière l'aurait forcée à mettre sa "main sur son zizi".
Le 24 janvier, au lendemain des révélations de sa fille, le père se rend à la gendarmerie pour porter plainte. La petite sera entendue dans la foulée. Son agresseur est déjà en prison. Les gendarmes demandent une extraction et le trentenaire avoue les faits.
Mardi 7 octobre, lors de l'audience au tribunal de Vienne, le prévenu raconte et mime les gestes qu'il a eus envers l'enfant. "J’ai commencé à la caresser, jusqu’à l’intérieur de la cuisse. Je faisais des va-et-vient." Il ajoute lui avoir demandé "si elle aimait bien, pour savoir si je pouvais continuer. Comme pour mes nièces."
Une enfant traumatisée
Un peu plus tard dans la soirée, le trentenaire reviendra à la charge avec la petite. "Je lui ai demandé si elle voulait toucher mon sexe. Il me semble qu’elle a dit oui, par curiosité."
Pour les parents, le témoignage est très dur à entendre. Selon nos confrères du Dauphiné Libéré, ils pleurent en silence sur le banc des victimes. Leur avocat, explique qu'encore aujourd'hui, leur fille est traumatisée "a du mal à faire des câlins à ses parents".
Le trentenaire est dépeint par les experts comme "introverti" et "immature psychoaffectif". Pour tenter d'expliquer son comportement, le prévenu dévoile avoir été confronté très tôt à de la pornographie. Son avocate, Marion Piot, explique que "ce premier traumatisme qu’il a subi enfant l’a empêché de grandir, et il l’a inexorablement reproduit"
L'audience s'achève. Le trentenaire s'excuse auprès des parents de sa victime. Il est condamné à un an de prison ferme supplémentaire et écope également d'une interdiction à vie d'activités au contact de mineurs.