Un nouveau foyer de chikungunya détecté en Isère?

Un moustique tigre asiatique pique une personne à Bangalore, en Inde, le 12 août 2021 - Manjunath Kiran
Pas loin de Grenoble, la commune de Varces-Allières-et-Risset est sous surveillance renforcée par l'Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes. Dans le petit village d'à peine 400 âmes, deux cas autochtones de chikungunya ont été détectés depuis le 17 septembre. Sur son site internet, la mairie tient la population informée dans des points de situation réguliers.
"Suite aux investigations réalisées le 1er octobre, l'ARS informe les habitants d'une opération de démoustication sur le secteur visé de la commune", informe la municipalité. L'opération doit avoir lieu ce mardi 7 octobre dans la nuit. Ce sera la troisième en moins d'un mois. Des enquêtes entomologiques dans la zone d'habitation des deux patients ont également été menées.
Dans la région, deux foyers ont été recensés: Varces-Allières-et-Risset et Eybens, où 36 cas ont été signalés. Début septembre, dans cette commune iséroise d'un peu plus de 10.000 habitants, avec l'aide de Santé publique France, l'ARS avait lancé "deux enquêtes épidémiologiques porte à porte auprès des habitants du quartier où résident les personnes concernées afin d’identifier d’éventuels autres cas et chercher le cas index - le patient zéro."
Le moustique tigre, responsable de cette situation, est le vecteur du chikungunya ainsi que de la dengue et de Zika. Une fois porteur d'une "de ces maladies, il risque de transmettre le virus en piquant une autre personne, et ce tout au long de son cycle de vie (un mois environ)", prévient l'ARS. L'insecte est donc particulièrement "surveillé du 1er mai au 30 novembre." En France métropolitaine, depuis le 1er mai 2025, près de 400 cas ont été recensés selon les dernières données publiées mercredi 10 septembre par Santé publique France (SpF).
La dengue également surveillée
Autre maladie transmise par ce moustique, la dengue continue à occasionner quelques cas autochtones, mais l'ampleur est bien moindre (26 cas) et n'atteint pas le record de 2024 (66 cas), selon le dernier bilan.
Pour les deux maladies, "les cas autochtones se situent dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Corse, Île-de-France, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d'Azur, déjà affectées les années précédentes, et pour la première fois cette année en Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand Est et Nouvelle-Aquitaine", note Santé publique France.
Également sous surveillance renforcée: la fièvre "West Nile" ou du Nil occidental, transmise par le moustique Culex via un oiseau infecté, compte un nombre croissant de cas autochtones dans l'Hexagone, avec 41 identifiés fin septembre.
L'infection est généralement sans symptôme, mais, dans environ un cinquième des cas, elle provoque un état grippal. Dans moins de 1% des cas, de graves complications peuvent apparaître, entraînant parfois la mort. "Un cas atteint de forme neuro-invasive, âgé de plus de 80 ans et présentant des comorbidités, est décédé" cet été, indique ainsi SpF.