L'expérimentation de l'uniforme abandonné dans un lycée en Isère

En Auvergne-Rhône-Alpes, sur quatre établissements volontaires pour expérimenter l'uniforme, seulement un poursuit l'expérience cette année. - Photo par OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
Dans la région, le lycée Jeanne d'Arc faisait partie des quatre établissements à tester l'uniforme depuis l'année dernière. Mais à la rentrée 2025, les élèves ont ressorti leurs propres vêtements. Comme dans deux autres établissements de la région, l'expérimentation, lancée par Gabriel Attal fin 2023, a pris fin à l'initiative de la direction du lycée privé sous contrat de Péage-de-Roussillon, annoncent nos confrères d'Ici.
La fin de cette expérimentation, prévue pour durer deux ans, n'est pas pour déplaire aux élèves. "Ils étaient assez petits et pas très confortables comme ils étaient unisexes. Il n'y avait pas vraiment de forme donc ce n'était pas très agréable", confie une élève de terminale à Ici.
Et puis, à l'adolescence pas facile de se confronter aux regards des autres. En l'occurrence, les élèves des lycées alentours. "Eux, étaient habillés comme ils voulaient, on avait peur qu'ils nous jugent et qu'on se fasse remarquer", souligne encore la lycéenne.
Des jets de cailloux
D'ailleurs, certains élèves évoquent des attaques verbales, des insultes, et même de la violence physique, voire "des jets de cailloux", affirme Hugo, un élève. Céline Debhane, la directrice de l'établissement met alors fin à l'expérimentation. "Du moment qu'il y a mise en danger de mes élèves, je ne peux pas me résigner à continuer sur un tel projet."
Une autre raison a poussé cette directrice d'établissement à revenir sur l'uniforme. "Le projet ne pouvait pas évoluer au niveau de la région pour des contraintes budgétaires. On faisait remonter des choses, c'était entendu mais ça ne pouvait pas être suivi de faits et de rectificatifs donc on a décidé d'arrêter le projet pour cette année", explique-t-elle.
Enfin, selon le Dauphiné Libéré, les élèves et leurs parents se sont plaints de la faible dotation. Les élèves ne disposaient en tout et pour tout que de deux sweats, trois polos et deux t-shirts. Et pour certaines familles, notamment séparées, la logistique peut devenir un vrai casse-tête.