Volodymyr Zelensky affirme qu’il compte "récupérer l'ensemble des territoires de l'Ukraine"

"L’objectif pour nous, c’est de restaurer nos frontières." Voici ce qu’avance Volodymyr Zelensky, dans un entretien accordé au magazine L'Express, à paraître dans le numéro de mercredi publié en partenariat avec BFMTV, et déjà disponible sur le site de l’hebdomadaire. Le président ukrainien y revient sur les différents aspects du conflit, après six mois de guerre, et évoque notamment l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Pour Volodymyr Zelensky, la situation stratégique se pense au jour le jour. Il espère malgré tout, à terme, "reprendre l’ensemble des territoires" du pays occupé par la Russie. Les forces ennemies, soutenues par des séparatistes pro-russes, occupent désormais une partie du Donbass, dans l’est du pays.
"Nous avons des plans globaux pour la réoccupation de notre territoire. [...] Nous pourrons avancer et reprendre nos villes et libérer nos compatriotes qui sont aujourd’hui des otages. En tant que président, mes plans correspondent à ceux de notre société: restaurer l’unité territoriale de l’Ukraine", répond le dirigeant ukrainien.
La Crimée "est notre presqu'île" assure Volodymyr Zelensky
La Crimée fait partie de cette intégrité territoriale pour le président ukrainien: "c’est notre presqu’île", assène Volodymyr Zelenky. Pour lui, l’annexion de cette région, en 2014, constitue le point de départ du conflit actuel: "La guerre a commencé lorsque le premier militaire russe a mis son pied armé sur la presqu’île de Crimée et l’a occupée."
De plus, selon le chef d’Etat, l’occupation de l’Ukraine par la Russie est impossible. "Les gens ne vont pas se rendre, et ils auraient à tuer des millions de personnes", affirme-t-il. Dans l’entretien, il salue l’engagement des Ukrainiens, qu’il qualifie "tous de héros".
"Sans l'Ukraine, le monde ne pourra pas négocier avec la Russie"
Volodymyr Zelensky affirme que c’est à la Russie de proposer une solution pour sortir de cette guerre, après avoir échoué à prendre le pays rapidement après le déclenchement de son "opération spéciale", le 24 février.
"La Russie voulait prendre le pays en trois jours, elle n’a pas réussi. Les dirigeants russes savent très bien qu’il s’agit d’un piège dans lequel ils ont enfermé leur propre peuple. A présent, il leur faut trouver une solution", estime Volodymyr Zelensky.
Il maintient aussi que, si la Russie annexe d’autres territoires en Ukraine, le dialogue diplomatique sera encore plus compliqué. "A chaque nouvelle escalade, à chaque nouveau pas qu’ils commettent, les Ukrainiens ne veulent plus leur parler, affirme-t-il. Et sans l’Ukraine, le monde ne pourra pas négocier avec la Russie, surtout après les tortures que nous avons découvertes."
Volodymyr Zelensky s’est déjà exprimé auprès des médias français dans le passé. Le 20 avril, il avait accordé un entretien à BFMTV. Il était revenu sur la situation du conflit à ce moment, les origines de la guerre qu’il situait en 2014, et les "bonnes relations”" qu’il entretenait avec Emmanuel Macron.
Une situation tendue en Ukraine à la veille de l’anniversaire de l’indépendance
L’Ukraine fête l’anniversaire de son indépendance mercredi. Une date symbolique qui pourrait être prétexte à des actes "particulièrement dégoûtants, particulièrement cruels", a estimé samedi Volodymyr Zelensky.
Ce mardi, l’ambassade américaine en Ukraine a invité ses ressortissants à quitter le pays, dans un message publié sur son site. "Le Département d’Etat dispose d’informations selon lesquelles Russie se prépare à lancer des frappes contre les infrastructures civiles et gouvernementales de l’Ukraine dans les prochains jours", écrit-elle.
Emmanuel Macron a pour sa part renouvelé son soutien à l’Ukraine et à son président ces derniers jours. Après avoir évoqué le conflit lors d’un discours à Bormes-les-Mimosas, vendredi, il a participé au sommet de la plateforme de Crimée. Dans un message vidéo, il affirme que les Occidentaux sont prêts à maintenir leur soutien à Kiev "dans la durée".