Un sous-marin russe pisté par la Marine nationale remonte près d'un chalutier breton, au-delà des eaux territoriales

C'est une rencontre surprenante faite par un chalutier en Bretagne au large des Côtes-d'Armor le 28 juin dernier. Selon des informations de nos confrères d'Ouest-France, un sous-marin russe de classe Kilo a fait surface à côté du bateau qui était en train de pêcher. Une rencontre qui s'est déroulée au-delà des eaux territoriales, au large des îles anglo-normandes.
Le bâtiment était pisté par la Marine française dès son arrivée dans la zone d'intérêt tricolore, indique la préfecture maritime de l'Atlantique à BFMTV.
Des mouvements russes de plus en plus nombreux
Pour ne pas réaliser de manœuvre escalatoire, les sous-marins russes ne naviguent jamais sous l'eau lorsqu'ils traversent la Manche, une interception y serait vue comme un signal extrêmement dangereux. Sauf manœuvre technique d'urgence, ce sous-marin n'est donc pas apparu par surprise devant le chalutier.
Il est possible que les marins aient été occupés à pêcher et aient vu le sous-marin au dernier moment. Les mauvaises conditions météorologiques et les caractéristiques silencieuses du sous-marin peuvent aussi expliquer la surprise des pêcheurs.
Le passage de navires ou sous-marins russes dans la Manche n'est pas rare. La chute du dictateur syrien Bachar al-Assad, allié de Moscou, en décembre dernier provoque la réorganisation de la marine russe et une multiplication des passages de navires russes. Chaque année, la préfecture maritime de Brest observe une trentaine de mouvements montants et descendants d'unité russe. Mais depuis le départ de Bachar al-Assad de Syrie, plus d'une cinquantaine de mouvements ont été recensées.
L'armée russe a notamment été contrainte de quitter sa base sur les bords de la mer Méditerranée en Syrie, située à Tartous. La Préfecture maritime de Brest soupçonne également certains navires d'amener des armes aux milices russes opérant en Afrique.