Ukraine: le Premier ministre bientôt fixé sur son sort au Parlement

Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk le 11 décembre 2015 au Parlement à Kiev - Sergei supinsky - AFP
Longtemps chouchou des Occidentaux, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk va être mardi fixé sur son sort à la tête du gouvernement lors d'une session au Parlement après une série de démissions retentissantes de réformateurs et de scandales de corruption.
Arseni Iatseniouk, 41 ans, qui dirige le gouvernement depuis février 2014 ans, doit présenter son rapport annuel devant la Rada en début d'après-midi.
Avis favorables à sa démission
Après avoir rencontré Arseni Iatseniouk lundi soir, plusieurs députés de la fraction présidentielle, la plus importante au Parlement avec ses 143 membres, ont d'ores et déjà annoncé que leur force jugerait l'action du gouvernement "insatisfaisante" sans exclure une motion de censure.
Deux autres membres de la coalition, Samopomitch et Batkivchtchina (26 et 19 députés respectivement), se sont clairement prononcés pour le départ de Arseni Iatseniouk, dont l'action est soutenue par seulement 8% des Ukrainiens alors que près de 70% veulent sa démission, selon un récent sondage.

Si la motion de censure était approuvée, elle pourrait sonner le glas de la coalition pro-occidentale au pouvoir dont les principales forces sont celles du président Petro Porochenko et du Premier ministre (81 députés) et entraîner des élections anticipées dans un pays ruiné par la guerre et frappé par une grave crise économique.
Ce scénario, qui pourrait entraîner une longue période d'instabilité, n'est pas souhaité par les soutiens politiques et financiers occidentaux de l'Ukraine, même si la lenteur des réformes et l'insuffisance des efforts contre la corruption sont régulièrement critiquées dans les capitales occidentales.
Corruption au sein du pouvoir en place
La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a averti la semaine dernière que le programme du FMI crucial pour le soutien de l'économie ukrainienne ne pourrait pas continuer si des efforts de réformes et de lutte contre la corruption n'étaient pas entrepris par le pouvoir à Kiev.
Or, les autorités ukrainiennes sont embourbées dans des scandales de corruption qui ont fait l'objet ces dernières semaines d'investigations dans des médias en Ukraine et ont poussé plusieurs réformateurs à claquer la porte.