Tunisie: début des votes pour le second tour de la présidentielle

Qui de Nabil Karoui ou de Kais Saied deviendra le deuxième président démocratiquement élu au suffrage universel de l'histoire du pays? Les Tunisiens sont appelés aux urnes ce dimanche pour choisir leur président entre un magnat des médias poursuivi pour fraude fiscale et un enseignant de droit constitutionnel sans expérience du pouvoir, au terme d'une campagne mouvementée pour la jeune démocratie.
Sept millions d'électeurs sont invités à se rendre aux urnes de 8 heures (9 heures à Paris) à 18 heures, heure locales (19 heures en France) pour la troisième fois en un mois, après un premier tour de la présidentielle anticipée qui a écarté tous les dirigeants sortants et des législatives qui ont accouché d'un Parlement morcelé.
La participation en hausse
Le taux de participation pour ce second tour s'est établi à 17,8% dimanche à 11h45 locales, a indiqué l'instance chargée des élections, soit un taux supérieur à celui du premier tour. Le 15 septembre, la participation avait atteint 16,3% à 13h, pour finir à 49% en fin de journée, selon l'Isie.
Comme lors du premier tour, puis à l'occasion des législatives de dimanche dernier, des sondages devraient circuler dès le début de soirée. Et les deux camps pourraient proclamer la victoire bien avant la publication des résultats officiels, d'ici mardi.
Deux candidats aux antipodes
Avec des personnalités aux antipodes, Nabil Karoui et Kais Saied, respectivement 56 et 61 ans, présentent au moins un point commun: ils ont tous deux créé la surprise il y a un mois en parvenant à s'extraire du peloton des 26 candidats, au détriment notamment des dirigeants sortants, sanctionnés par une population exaspérée par les chamailleries politiciennes et l'horizon économique invariablement bouché depuis la révolution de 2011.
Si la sécurité s'est nettement améliorée ces dernières années, après une série d'attentats jihadistes en 2015, le chômage continue de ronger les rêves, notamment des jeunes, et l'inflation grignote un pouvoir d'achat déjà faible.
"Les Tunisiens iront aux urnes sans trop de conviction", écrit toutefois le journal francophone Le Quotidien. "Ce ne sont pas des promesses qui rempliront des ventres et redonneront confiance à un citoyen désemparé et découragé".