Syrie: la Russie a informé la Turquie du retrait "total" des Kurdes

Des combattants de l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) se reposent, à Baghouz - Delil souleiman / AFP - -
La Russie a indiqué à la Turquie qu'une milice kurde qualifiée par Ankara de "terroriste" s'était "totalement" retirée de ses positions à la frontière turque dans le nord-est de la Syrie, a déclaré mardi le président Recep Tayyip Erdogan.
"La Russie a transmis à nos autorités compétentes l'information selon laquelle les groupes terroristes se sont totalement retirés" des zones frontalières de la Turquie, a affirmé Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Ankara retransmis à la télévision.
Un délai de 150 heures octroyé
Aux termes d'un accord conclu la semaine dernière entre Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine, la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) avait jusqu'à mardi 15 heures GMT pour se retirer de ses positions frontalières de la Turquie.
La Turquie entend mettre en place une "zone de sécurité" d'une trentaine de km de profondeur le long de sa frontière pour séparer celle-ci des YPG, qu'elle qualifie de "terroristes", mais qui sont alliées aux pays occidentaux dans la lutte contre Daesh. Avant Recep Tayyip Erdogan, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait affirmé mardi que le retrait des combattants kurdes était terminé.
"Le retrait des unités armées du territoire sur lequel un corridor de sécurité doit être créé a été terminé plus tôt que prévu", a déclaré Sergueï Choïgou, cité par les agences de presse russes.
Mais dans la foulée, un porte-parole de Recep Tayyip Erdogan, Fahrettin Altun, avait indiqué sur Twitter qu'Ankara vérifierait la réalité de ce retrait "par le biais de patrouilles conjointes" russo-turques.
Des patrouilles menées dès mercredi
Après l'expiration du délai figurant dans l'accord entre Vladimir Poutine et Erdogan, des patrouilles communes turques et russes doivent être déployées dans une zone "de 10 km de profondeur" depuis la frontière.
Aucune date précise n'a été donnée à ce stade, mais les médias turcs ont rapporté que des patrouilles pourraient être menées dès mercredi. La Turquie a lancé une offensive le 9 octobre contre les positions des YPG situées à l'est de l'Euphrate en Syrie, s'attirant les critiques de nombreux pays qui redoutent un affaiblissement de la lutte contre les jihadistes de Daesh
Ankara a interrompu son opération à la faveur de deux accords négociés séparément avec les Etats-Unis et la Russie et qui prévoient le retrait des YPG de la zone où Ankara veut créer sa "zone de sécurité".
"Nous ne sommes pas là-bas pour rester. Nous n'avons qu'un seul objectif, nous sommes là-bas pour nettoyer (la zone) des organisations terroristes", a déclaré Recep Tayyip Erdogan ce mardi.
Le président turc a plusieurs fois affirmé que l'opération turque reprendrait si les YPG ne se retiraient pas des zones concernées par les accords conclus avec Washington et Moscou. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a par ailleurs déclaré que la Turquie "n'hésiterait pas" à reprendre les opérations militaires dans le nord-est de la Syrie si elle y repèrait des combattants kurdes à proximité de la frontière turque.