Syrie: l'opposition appelle l'ONU à enquêter après l'attaque au "gaz toxique"

- - Des habitants courent dans une rue de la ville rebelle d'Azaz après l'explosion d'une voiture piégée, le 3 mai 2017 dans le nord de la Syrie - Zein Al RIFAI, AFP
L'opposition syrienne a appelé mardi le Conseil de sécurité de l'ONU à ouvrir une "enquête immédiate" sur l'attaque au "gaz toxique" menée selon elle par le régime de Bachar al-Assad dans le nord-ouest du pays, faisant au moins 58 morts.
La Coalition nationale, importante composante de l'opposition syrienne, a dit dans un communiqué réclamer au Conseil de sécurité de "convoquer une réunion urgente après ce crime et d'ouvrir une enquête immédiate".
Décès par suffocation
Le Conseil de sécurité "doit prendre les mesures nécessaires pour que les responsables (de cette attaque) rendent compte de leurs actes", a poursuivi le texte. L'opposition a accusé le "régime du criminel Bachar" d'avoir mené des raids sur la ville de Khan Cheikhoun avec des "obus contenant du gaz chimique".
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 35 personnes, dont neuf enfants, ont été tuées mardi dans une frappe aérienne qui a émis du "gaz toxique" à Khan Cheikhoun, une ville de la province d'Idleb contrôlée par des rebelles et des djihadistes.
L'OSDH a indiqué que les personnes étaient décédées en raison des effets du gaz, notamment par suffocation, sans être en mesure de donner la nature de ce gaz. Citant des sources médicales dans la ville, l'OSDH a fait état d'évanouissements, de vomissements et de présence de mousse dans la bouche des victimes.
Une attaque au gaz fait 1.429 morts en 2013
"Ce crime horrible rappelle par sa nature le crime perpétré dans la Ghouta orientale à l'été 2013 et que la communauté internationale a laissé impuni", a souligné le communiqué de la coalition.
Le 21 août 2013, les forces du régime avaient mené une attaque dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, en périphérie de Damas, des secteurs aux mains des rebelles. L'opposition avait accusé le régime, qui a démenti, d'avoir perpétré l'attaque avec des gaz toxiques.
Fin août de la même année, les Etats-Unis avaient affirmé avoir la "forte certitude" que le régime était responsable de l'attaque qui avait fait selon eux au moins 1.429 morts, dont 426 enfants.