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Sommet Europe-Asie à Milan: Poutine et Porochenko vont se rencontrer

Depuis le début de la crise ukrainienne, les rencontres entre Petro Porochenko et Vladimir Poutine sont très rares. Leur entrevue, immortalisée sur cette photo lors des commémorations du 70e anniversaire du Débarquement, le 6 juin dernier, avait été particulièrement remarquée.

Depuis le début de la crise ukrainienne, les rencontres entre Petro Porochenko et Vladimir Poutine sont très rares. Leur entrevue, immortalisée sur cette photo lors des commémorations du 70e anniversaire du Débarquement, le 6 juin dernier, avait été particulièrement remarquée. - Christophe Ena - Pool - AFP

C'est un rendez-vous qui sera très attentivement surveillé. Les présidents russe et ukrainien doivent s'entretenir, ce vendredi à Milan en marge du sommet Europe-Asie, au sujet du conflit dans l'est de l'Ukraine. Un échange qui se déroulera notamment sous les yeux de François Hollande.

Le sommet Europe-Asie, qui s’est ouvert hier jeudi à Milan, se poursuit ce vendredi. Mais l’un des événements qui sera le plus scruté aujourd’hui aura lieu en marge de ce grand rendez-vous: le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Petro Porochenko doivent se rencontrer sous l'égide des principales puissances européennes.

Objectif? Trouver une issue au conflit ukrainien qui a provoqué la pire crise entre Moscou et les Occidentaux depuis la guerre froide.

Les combats se poursuivent malgré le cessez-le-feu

Si l'Asem, forum entre l'Europe et l'Asie, rassemble quelque 50 pays autour de la coopération économique et des échanges commerciaux, cette rencontre entre les dirigeants des deux pays issus de l'URSS attire tous les regards, alors que les combats continuent à faire rage dans l'est de l'Ukraine en dépit d'un cessez-le-feu conclu en septembre.

C’est en effet la première fois depuis fin août, à Minsk en Biélorussie, que les deux chefs d’Etat vont se retrouver. Le rendez-vous doit avoir lieu en présence de plusieurs dirigeants européens, dont François Hollande et Angela Merkel. Officiellement, la Russie veut y discuter des "raisons et des origines du conflit" en Ukraine et des "perspectives de processus de paix", a indiqué Iouri Iouchakov, un proche conseiller du président russe.

Une détente diplomatique

Cette journée pourrait aussi confirmer une certaine détente diplomatique, affichée ces derniers jours. Par exemple, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a fait état, mardi à Paris, d'un début de retrait de troupes russes de la zone frontalière, et aussi d'Ukraine, alors que Moscou dément régulièrement avoir envoyé des forces en territoire ukrainien. Mais les combats entre séparatistes pro-russes et forces ukrainiennes se poursuivent inlassablement, bien qu’ils soient désormais plus sporadiques.

"Les troupes se retirent, l'équipement lourd doit encore être retiré et la frontière doit être contrôlée et sécurisée", a déclaré John Kerry à l'issue d'un entretien à Paris avec son homologue russe Sergueï Lavrov, soulignant qu'un "certain nombre" de conditions préalables à la levée des sanctions étaient en voie de réalisation.

Comme lors des célébrations du D-Day?

Ce mini-sommet à Milan rappelle celui du 6 juin dernier, quand les dirigeants français, allemand, russe et ukrainien s'étaient entretenus du conflit en marge des célébrations du 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie.

Le vol MH17 va-t-il être évoqué?

Outre l'Ukraine, un autre sujet délicat pourrait être évoqué au cours de l’Asem: le crash du vol MH17. La Malaisie n'a en effet toujours pas obtenu d'explication officielle sur la destruction au-dessus de l'Ukraine d'un appareil de la Malaysia Airlines en juillet, catastrophe qui a fait près de 300 morts. Kiev et les insurgés s'accusent mutuellement de l'avoir abattu. Washington a accusé la Russie d'avoir fourni aux rebelles un missile avec lequel ils auraient détruit l'appareil.

Moscou dément catégoriquement et évoque une responsabilité de Kiev.

Jé. M. avec AFP