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Sarkozy et l'UE peuvent-ils régler le conflit russo-géorgien ?

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Nicolas Sarkozy essaie, sur place, d'obtenir un cessez-le-feu dans le conflit russo-géorgien. Mais l'Europe est-elle capable de convaincre la Russie ?

La présidence française de l'Union Européenne tente d'arracher un cessez-le-feu. Nicolas Sarkozy se rend aujourd'hui à Moscou et à Tbilissi, pour y rencontrer le Président russe Dmitri Medvedev, puis son homologue géorgien Mikheïl Saakachvili. Bernard Kouchner a présenté hier un plan de sortie de crise en 4 points au Président géorgien : cessez-le-feu immédiat, corridor humanitaire, retrait des troupes et négociations. Mais au Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a rejeté en le qualifiant d'inacceptable le projet de résolution élaboré par la France.

« Les Russes iront jusqu'au bout »

Ce plan de sortie de crise peut-il être accepter par la Russie ? Pour Dominique Moisi, conseiller spécial à l'Institut français des relations internationales (IFRI), « la réponse en un mot simple est "non". Les russes ont l'impression d'avoir toutes les cartes. Ils ne sont pas prêts à s'arrêter. Ils exercent une forme de chantage sur les Géorgiens et sur l'Europe et l'Occident dans son ensemble. Donc ils veulent aller jusqu'au bout. La Russie n'acceptera ce plan que lorsqu'elle aura, de son point de vue, obtenu tous les objectifs qu'elle poursuit. C'est-à-dire, obtenir de la Géorgie soit qu'elle renonce au contrôle sur l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, soit qu'elle renonce à devenir membre de l'OTAN. »

« L'Europe n'a ni les moyens militaires, ni politiques »
Les Européens peuvent-ils mettre fin à ce conflit ? Plus que sceptique, Dominique Moisi fait le point sur la position de l'UE face à la Russie : « Nous n'en avons ni les moyens militaires, ni la volonté bien entendu, ni les moyens politiques. L'Europe est profondément divisée sur la nature des relations qu'elle doit avoir avec la Russie. L'Italie tient des propos très doux à l'égard de Moscou, en contraste avec les déclarations de l'Allemagne, de la Grande Bretagne ; et la France se trouve dans une position plus ferme. L'Europe est profondément divisée, et au fond les Russes partent de l'idée que l'Amérique est affaiblie et que l'Europe est impuissante. »

La rédaction, avec Aurélia Manoli