BFMTV
International

Reprise des travaux à Fukushima, Tokyo à court d'eau

Des employés de Tepco, opérateur de la centrale japonaise de Fukushima, contrôlent le niveau de radioactivité dans la centrale. Les travaux ont repris jeudi au réacteur numéro trois de Fukushima pour éviter une surchauffe potentiellement catastrophique du

Des employés de Tepco, opérateur de la centrale japonaise de Fukushima, contrôlent le niveau de radioactivité dans la centrale. Les travaux ont repris jeudi au réacteur numéro trois de Fukushima pour éviter une surchauffe potentiellement catastrophique du - -

par Chizu Nomiyama et Kazunori Takada TOKYO (Reuters) - Après une journée de suspension due à un dégagement de fumée inexpliqué, les travaux ont...

par Chizu Nomiyama et Kazunori Takada

TOKYO (Reuters) - Après une journée de suspension due à un dégagement de fumée inexpliqué, les travaux ont repris jeudi au réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Fukushima.

Les 300 techniciens à l'oeuvre sur le site endommagé par le séisme du 11 mars, qui a fait près de 26.000 morts et disparus dans le nord du Japon, sont parvenus récemment à connecter les six réacteurs au réseau électrique et ont pu remettre en marche l'une des pompes qui assurent leur refroidissement.

L'opérateur privé Tepco s'efforce d'éviter la surchauffe du combustible nucléaire qui pourrait entraîner une fusion du coeur des réacteurs et des rejets radioactifs dramatiques. Selon la firme, la situation se stabilise à la centrale.

Trois des techniciens au travail sur le site, qui font tous figure de héros nationaux, ont été irradiés jeudi et deux ont dû être hospitalisés pour des brûlures, rapporte l'agence de sûreté nucléaire.

Sur le front humanitaire, l'eau minérale fait défaut à Tokyo, 250 km au sud de Fukushima, où les autorités ont déconseillé de donner celle du robinet aux nourrissons de moins d'un an en raison de la présence d'iode radioactive.

Les radiations décelées dans l'eau courante, qui se sont révélées supérieures aux normes à deux reprises cette semaine, sont toutefois retombées jeudi sous le seuil de sécurité, rapporte l'agence Kyodo.

Les autorités de la capitale ont promis de puiser dans les stocks disponibles et de mettre près de 250.000 bouteilles à disposition dans les communes autour de Tokyo.

La firme Asia Brewery a offert 700.000 bouteilles de 35 cl et une première livraison de 70.000 devait être assurée jeudi par la compagnie Philippines Airlines.

"LES CHOSES VONT DE MIEUX EN MIEUX"

Une radioactivité supérieure à la normale a également été décelée dans du lait et des légumes provenant de la région de Fukushima. Après Hong Kong et les Etats-Unis, Singapour et l'Australie ont réduit leurs importations de produits alimentaires issus de cette région. Les inspections sanitaires ont en outre été renforcées au Canada.

La crainte des radiations pourrait en outre dissuader les capitaines de plusieurs navires marchands d'accoster dans le port de Tokyo, selon un représentant du secteur.

Des particules radioactives ont été décelées jusqu'en Islande, mais les autorités japonaises assurent que les doses ne sont pas dangereuses pour les adultes.

Sur le versant économique de la crise, le gouverneur de la Banque du Japon a jugé jeudi la situation grave.

Les dégâts ont été évalués à 310 milliards de dollars, ce qui fait du séisme du 11 mars la catastrophe la plus coûteuse de l'histoire, loin devant le tremblement de terre de Kobé, en 1995, et l'ouragan Katrina, qui a dévasté La Nouvelle-Orléans en 2005.

Le bilan humain s'élève à 9.523 morts et 16.094 disparus. Dans le Nord, où les sauveteurs continuent à fouiller les décombres, 250.000 sinistrés sont toujours hébergés dans des centres d'accueil. Malgré les souffrances, le sentiment que la page la plus noire est désormais tournée s'impose peu à peu.

Après le dénuement des premiers jours, l'aide afflue désormais en quantité. L'eau, l'électricité et le téléphone ont été rétablis. Des services postaux et bancaires itinérants y ont été organisés.

Avec la rédaction de Tokyo et les journalistes de Reuters à Unosumai et Minamisanriku, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser

REUTERS