Qui est Diane James, la nouvelle patronne du parti pro-Brexit UKIP?

Diane James après son intronisation comme présidente de l'UKIP. - DANIEL LEAL-OLIVAS - AFP
Le congrès convoqué sur la côte anglaise de Bournemouth et les votes de 40.000 adhérents ont tranché: Diane James bat ses cinq concurrents et devient présidente de l'United Kingdom Independence Party (UKIP), parti britannique anti-Union européenne. Elle remplace ainsi Nigel Farage, qui avait annoncé sa démission quelques jours après le référendum venu couronner ses aspirations en proclamant le Brexit.
Elle ne "tolère pas les imbéciles"
Le choix de Diane James paraît être celui de la continuité car elle était auparavant la vice-présidente du mouvement. Le Guardian dresse le portrait de cette femme de 56 ans. Elle a été pendant trente ans analyste financière dans le secteur de la santé. En politique, sa sœur et directrice de campagne Sandra James la décrit comme "très dévouée, une grosse travailleuse, qui ne tolère pas les imbéciles". C’est dit. Son autorité semble reconnue par la plupart des observateurs.
Cependant, son arrivée à la tête de l’UKIP ne réjouit pas tout le monde. Ses détracteurs lui trouvent aisément quelques défauts: alors que son mouvement a maintenant pour objectif d’aller grignoter l’électorat d’un Parti travailliste lessivé par les derniers scrutins et les querelles à sa tête, son profil de financière pourrait ne pas faciliter les choses.
De plus, même si elle peut s’enorgueillir de la confiance de Nigel Farage qui voyait en elle "la seule candidate qualifiée pour le poste", elle ne peut pas revendiquer l’aisance de son prédécesseur sur les plateaux audiovisuels.
L'obstacle conservateur
Mais les tâches qui attendent Diane James excèdent de beaucoup ces mêmes plateaux. Les enjeux qui se posent à elle sont en effet nombreux: elle doit tenter de profiter de la déconfiture de la gauche britannique pour lui ravir ses soutiens, rabibocher les différentes factions qui s’affrontent au sein de l'UKIP, et trouver une nouvelle raison d’être à son parti, à présent que le Royaume-Uni a voté pour sa sortie de l’Union européenne.
Or, les adversaires de l’UKIP semblent plus coriaces: le gouvernement conservateur de Theresa May, chargé de mettre en place le Brexit, a pris un virage social, cherchant notamment à soutenir l’industrie britannique. Une initiative qui pourrait ne pas laisser insensible l’électorat populaire de l’UKIP, actuellement la troisième force politique du Royaume-Uni depuis ses 12,6% de suffrages exprimés lors des élections générales de juillet 2015.