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Poutine est persuadé que l'Occident veut "freiner" la Russie

Le discours de Vladimir Poutine, le 4 décembre 2014.

Le discours de Vladimir Poutine, le 4 décembre 2014. - Vasily Maximov - AFP

Le Président russe Vladimir Poutine a tenu un discours virulent dans lequel il fustige les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, coupables, selon lui, de "freiner" son pays.

Le Président russe Vladimir Poutine s'est lancé jeudi dans une nouvelle diatribe contre les Occidentaux qui voudraient "freiner" la Russie. Il a par ailleurs promis une série de réformes pour libéraliser l'économie russe au bord de la récession.

Vladimir Poutine a déroulé son credo pendant plus d'une heure devant un millier de parlementaires, ministres et chefs religieux réunis au Kremlin, expliquant que la Russie est "une nation saine", capable de défendre militairement "ses compatriotes" et victime des Occidentaux qui cherchent depuis toujours à la tirer vers le bas à chaque fois qu'elle devient "trop forte, indépendante".

La Russie, "forteresse assiégée"

Revenant une nouvelle fois sur la genèse de la crise en Ukraine, notamment sur l'annexion de la Crimée qui a entraîné la toute première série de sanctions des Européens et des Américains contre Moscou, le Président a fustigé le "cynisme pur" des Occidentaux qui ne cherchaient, selon lui, qu'un prétexte pour chercher à le punir. "Les sanctions n'étaient pas qu'une réaction nerveuse des Etats-Unis ou de leurs alliés", a-t-il estimé. "Même sans cela (la crise ukrainienne), ils auraient inventé autre chose pour freiner les opportunités croissantes de la Russie", a-t-il martelé.

"Cette manière de faire ne date pas d'hier. Cela fait des décennies, des siècles. En fait, à chaque fois que quelqu'un estime que la Russie est trop forte, indépendante, ces mécanismes (de freinage de la Russie) se mettent en place", a-t-il dit, reprenant une rhétorique courante en Russie sur la "forteresse assiégée".

Il a également critiqué les Etats-Unis, qui "cherchent à influencer, en coulisses ou directement, nos relations avec nos voisins". "Parfois, on ne sait pas à qui il vaut mieux parler, avec les gouvernements ou directement avec leurs protecteurs ou leurs sponsors américains", a-t-il ironisé.

Washington calme le jeu

Pour autant, la Russie "n'envisage en aucun cas de rompre ses relations avec l'Europe, avec l'Amérique", a affirmé le chef de l'Etat, engagé depuis le début de la crise ukrainienne dans un bras de fer avec les Occidentaux.

Prenant la parole à Bâle devant l'OSCE, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré que Washington ne cherchait pas pour sa part la "confrontation" avec la Russie. Conscient que l'isolement international du pays pourrait être fatal à son économie, il a annoncé vouloir "rétablir les liens traditionnels avec le continent sud-américain", mais aussi coopérer avec l'Afrique et les pays du Proche-Orient. La crise entre la Russie et l'Occident, la plus grave depuis la fin de la Guerre froide en 1991, pèse en effet lourdement sur l'économie russe, plombé par les sanctions occidentales. Et avec une inflation galopante et un rouble qui s'est effondré depuis le début de l'année, Moscou a même prévu d'entrer officiellement en récession en 2015.

A.D. avec AFP