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Pour Catherine Colonna, l'exode au Haut-Karabagh "ressemble" à une épuration ethnique

La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, à Lauterbourg (Bas-Rhin), le 21 juillet 2023.

La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, à Lauterbourg (Bas-Rhin), le 21 juillet 2023. - FREDERICK FLORIN / AFP

Jeudi soir sur France 2, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a estimé que l'exode forcé des Arméniens du Haut-Karabagh "ressemble" à une épuration ethnique.

Invitée de l’émission spéciale de France 2, ce jeudi, consacrée au conflit dans le Haut-Karabagh, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a jugé que la situation de ce territoire, après la victoire éclair de l'Azerbaïdjan, "ressemble" à une épuration ethnique.

"Ça y ressemble, en tout cas: un exode forcé, des gens qui doivent quitter leurs terres ancestrales, leurs foyers, après des opérations militaires ou sous la menace de nouvelles opérations militaires", a déclaré Catherine Colonna.

Un exode forcé

Alors que le gouvernement continuait jusqu'à présent à désigner la situation de "drame" et d'"exode massif organisé", les responsables politiques français qualifient en choeur cet exode forcé de "nettoyage ethnique".

À nouveau questionnée sur le terme "épuration ethnique", Catherine Colonna a répondu:

"On peut le valider. J'ai employé souvent ce mot de crime, de tragédie également. Mais il faut garder l'espoir qu'ils puissent revenir".

Selon la cheffe de la diplomatie française, "ce ne sont pas des départs volontaires, même s'il faut garder l'espoir bien sûr qu'ils reviennent un jour (...)".

La France ne prévoit pas de sanctions

Certains, dont la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, issue du parti présidentiel, réclament aussi des sanctions contre l'Azerbaïdjan.

"Le temps n'est pas aux sanctions parce qu'elles seraient contreproductives et ne permettraient pas de protéger au mieux le territoire arménien et ses populations", a déclaré le président Emmanuel Macron ce jeudi, à l'issue d'un sommet de la Communauté politique européenne (CPE) à Grenade.

La ministre des Affaires étrangères a affirmé qu'un dialogue s'engagera avec l'Arménie "pour voir quels sont ses besoins".

"C'est une façon d'éviter d'être dans une situation encore plus difficile, qui cette fois appellerait certainement des sanctions, une réaction très forte de l'Europe, de la France en tout cas et de la communauté internationale", a-t-elle ajouté.

La France s'est pour autant engagée à livrer des armes à l'Arménie, provoquant la colère de Bakou. "Ces questions sont couvertes par le secret défense", a indiqué Catherine Colonna, refusant de préciser le type d'armes.

O.E. avec AFP