Pakistan: trois femmes avouent le meurtre d'un voisin accusé de blasphème

Un policier pakistanais, le 12 février 2012 à Islamabad - FAROOQ NAEEM, AFP/Archives
Trois Pakistanaises ont avoué avoir tué un homme accusé de blasphème, a indiqué la police jeudi, un crime au mobile confessionnel selon la famille de la victime.
Fazal Abbas, un quinquagénaire chiite, avait fui le Pakistan en 2004 après avoir été inculpé pour blasphème, un crime passible de la peine de mort dans la République islamique. Il était revenu au début de l'année pour se défendre et avait obtenu une liberté conditionnelle, a précisé à l'AFP un officier de police, Saeed Hanjra.
Les trois femmes, âgées d'une vingtaine d'années, sont entrées mercredi dans le domicile de la victime, dans un village proche de Sialkot, dans la province du Pendjab. Selon l'oncle de la victime, Azhar Hussain Shamsi, la famille connaissait l'auteur présumée des tirs mortels, Afshan, enseignante dans une école coranique liée au groupe extrémiste anti-chiite Lashkar-e-Jhangvi.
Les trois femmes en détention provisoire
"Elle s'est rendue aux cabinets pour retirer son arme de son sac à main, et à son retour elle a tiré sur Fazal à bout portant," a indiqué Azhar Hussain Shamsi. Selon lui, la victime a été accusée de blasphème sans autre raison que son appartenance à la minorité chiite, qui représente environ un cinquième des 200 millions d'habitants du Pakistan. Un autre policier, confirmant l'incident, a indiqué que les trois femmes étaient en détention provisoire.