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L'Otan "tend à nouveau la main" à la Russie, mais "se prépare aussi au pire"

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, le 12 janvier 2022 à Bruxelles

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan, le 12 janvier 2022 à Bruxelles - JOHN THYS © 2019 AFP

L'OTAN a rejeté la demande de la Russie sur son non-élargissement à l'Ukraine et à la Géorgie mais souhaite "poursuivre une voie de dialogue" avec le pays, a indiqué le secétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg.

L'OTAN "tend à nouveau la main" à la Russie pour un dialogue, mais refuse de renoncer au droit d'adhésion de nouveaux membres et se "prépare au pire", a déclaré mercredi le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg.

"Les propositions écrites des 30 alliés de l'OTAN remises ce soir à la Russie couvrent un large éventail de questions différentes (...) Nous tendons à nouveau la main à la Russie pour essayer de poursuivre une voie de dialogue (...) mais nous nous sommes également préparés pour le pire", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.

"Nous avons reçu une réponse de l'Otan", a confirmé Alexandre Grouchko, le vice-ministre russe des Affaires étrangères. "Nous allons la lire. Nous allons l'étudier. Nos partenaires avaient mis près d'un mois et demi pour étudier notre projet", a-t-il déclaré à l'agence russe Interfax.

"La Russie doit engager la désescalade"

"Une solution politique est encore possible mais la Russie doit engager la désescalade et venir à la table des négociations", a estimé Jens Stoltenberg. Il a renouvelé la proposition d'une nouvelle réunion du Conseil Otan-Russie et la réouverture des bureaux de la Russie à l'Otan et de l'Otan à Moscou.

"Mais nous ne sommes pas naïfs. Si un accord est trouvé, il devra être équilibré, réciproque et surtout vérifiable", a-t-il affirmé.

Moscou exige un engagement écrit sur le non-élargissement de l'Otan à l'Ukraine et à la Géorgie et demande un retrait des forces et des armements de l'Alliance atlantique des pays d'Europe de l'Est ayant rejoint l'Otan après 1997.

Jens Stoltenberg a une nouvelle fois rejeté ces deux demandes au cours de sa conférence de presse. "Nous ne pouvons pas et ne voulons pas faire de compromis sur les principes sur lesquels reposent la sécurité de nos alliances et la sécurité en Europe et en Amérique du Nord", a-t-il réaffirmé.

"Nous ne renoncerons pas à la possibilité de laisser un pays choisir ses alliances. Quand un pays pose sa candidature à l'adhésion à l'Otan, nous respectons cette demande et elle doit faire l'objet d'un consensus des 30 Alliés", a-t-il rappelé.

"Des conséquences graves"

"Nous sommes préoccupés car nous constatons la poursuite du renforcement militaire de la Russie en Ukraine et hors de ce pays", a-t-il déploré. Jens Stoltenberg a accusé Moscou d'utiliser "le prétexte d'exercices militaires pour ensuite lancer une attaque".

"Si la force est utilisée contre l'Ukraine, cela aura des conséquences graves", a-t-il assuré. Mais l'Ukraine n'est pas membre de l'Otan et l'Alliance n'interviendra pas militairement.

"L'Otan est une alliance défensive", a-t-il insisté. "Nous améliorons l'état de préparation de nos forces pour assurer la sécurité des alliés", a-t-il souligné."La force de réaction rapide de l'Otan, dirigée aujourd'hui par la France, compte 5000 militaires et peut être déployée en quelques jours".

"Il faut une décision des alliés. Elle peut être prise si nécessaire et la force peut être déployée si besoin", a-t-il averti avant d'ajouter qu'un "second échelon peut être déployé à court terme".

La Force de réaction de l'Otan mobilise au total 40.000 troupes qui peuvent être déployées dans les pays membres de l'Alliance. La France et les Etats-Unis ont annoncé être prêts à fournir des forces supplémentaires. 8500 militaires américains ont été placés en alerte et la France a annoncé être prête à déployer des unités en Roumanie.

E.R avec AFP