"On sent qu'il se passe quelque chose": un habitant francophone de Kiev témoigne face à l'escalade du conflit en Ukraine

"On sent qu'il se passe quelque chose." L'escalade des tensions à la frontière entre la Russie et l'Ukraine continue d'inquiéter les pays occidentaux, les États-Unis étant persuadés qu'une attaque armée est imminente. Ce climat pesant se retrouve aussi dans les villes ukrainiennes.
Si les habitants de Kiev ne voient pas de militaires et n'ont pas "l'impression d'être dans une ville en guerre", ils sentent tout de même que "ça monte", a raconté ce lundi sur BFMTV Philippe D'Havé, un Belge francophone habitant dans la capitale.
"Les Ukrainiens sont plus nerveux. La guerre dure depuis huit ans. C'est la première fois que je sens une inquiétude beaucoup plus forte qu'auparavant. (...) Les Ukrainiens ne sont pas sur le pied de guerre. Mais tout le monde a déjà été vérifier quel était l'abri pour les bombardements le plus proche. Beaucoup moins de gens sont dans la ville, c'est sans doute aussi en lien avec la vague Omicron. (...) Il y a une ambiance bizarre sans qu'on sache trop bien si c'est la maladie, mais c'est sûr que la tension avec la Russie joue", explique-t-il.
"Les Ukrainiens aiment leur pays"
Face à ce risque de conflit, de nombreux habitants de l'Ukraine ont rejoint les Forces de défense territoriale ukrainiennes, afin d'apprendre à se défendre et notamment à manier les armes. Philippe D'Havé note qu'il existe "un grand sentiment nationaliste, dans le sens positif du terme":
"Les Ukrainiens aiment leur pays et on l'aime nous aussi, on est bien ici. C'est une belle démocratie qui apprend à se construire. Bien sûr, il y a plein de défauts. Mais c'est quand même un très beau pays. On vote librement, la presse est libre... Les Ukrainiens sont prêts à défendre ça."
Si la Belgique a "vivement" conseillé à ses ressortissants de quitter le pays si leur présence n'est pas nécessaire, Philippe D'Havé ne l'a pas encore fait. Il va cependant profiter de la fermeture anticipée, ce mardi, du lycée Anne de Kiev où étudie son fils, pour partir en vacances plus tôt. L'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont, eux aussi, recommandé à leur ressortissants de partir. La France ne s'y est pas encore employée, conseillant tout de même aux Français habitant en Ukraine de faire des réserves d'eau et de nourriture.