La France n'appelle pas "à ce stade" ses ressortissants à quitter l'Ukraine mais leur conseille de faire des réserves d'eau et de nourriture

Des soldats dans une rue de Krasnogorivka, le 8 février 2022 dans l'Est de l'Ukraine - Aleksey Filippov © 2019 AFP
Les tensions autour de l'Ukraine sont toujours au plus haut. Mais l'ambassadeur de France dans le pays ne demande pas encore officiellement aux Français de quitter le pays. Étienne de Poncins ne fait pas "à ce stade de recommandation générale" à ce sujet, a-t-il indiqué dans un message publié dimanche après-midi sur le site internet de l'ambassade.
Le diplomate affirme suivre "de façon continue l'évolution de la situation" et reconnaît que sa préoccupation "demeure à un niveau élevé, voire très élevé": "Les jours qui passent ne voient toujours pas la désescalade attendue et à laquelle nos autorités travaillent sans relâche."
Réserves d'eau, de nourriture et de vêtements chauds
De nouvelles recommandations ont tout de même été faites. L'ambassade conseille désormais aux Français de passage de différer tous les déplacements vers l'Ukraine.
Elle appelle également à "une vigilance renforcée dans tout le pays", pour les ressortissants de l'Hexagone y résidant, leur conseillant de toujours avoir leurs papiers d'identité à jour et d'être inscrits au registre. Dans son message, Étienne de Poncins recommande aussi de préparer, "à toutes fins utiles", quelques réserves d'eau, de nourriture et de vêtements chauds. Et de veiller à ce que le réservoir de leur véhicule soit plein, "voire de pouvoir disposer de quelques réserves supplémentaires".
Pour permettre aux familles qui le souhaitent de partir en vacances plus tôt, le lycée français de Kiev va par ailleurs fermer de manière anticipée mardi en fin de matinée.
"Une action militaire majeure à tout moment"
De nombreux pays occidentaux ont pourtant déjà prié leurs ressortissants de quitter l'Ukraine ou ont commencé à évacuer leurs ambassades, comme l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Car depuis quelques jours, les appels téléphoniques multiples entre les dirigeants occidentaux et Moscou ont échoué à atténuer les tensions autour de l'Ukraine. Près de 130.000 militaires russes sont toujours massés à la frontière ukrainienne et mènent des manœuvres tous azimuts. Les États-Unis sont persuadés que la Russie est sur le point d'attaquer le pays.
"Une action militaire majeure pourrait avoir lieu à tout moment", a encore martelé dimanche le porte-parole du Pentagone John Kirby.
Le Kremlin, de son côté, a dénoncé une "hystérie" américaine à "l'apogée". Moscou, qui a déjà annexé la Crimée en 2014, nie toute velléité agressive envers l'Ukraine, mais conditionne la désescalade à une série d'exigences, notamment l'assurance que Kiev n'intégrera jamais l'Otan. Une condition que les Occidentaux jugent inacceptable.