Offensive turque en Syrie: malgré les bombardements, un Kurde refuse de quitter son village

Alors que le Pentagone a annoncé que jusqu'à 1000 soldats américains allaient se retirer du nord de la Syrie, l'offensive turque contre les Kurdes au nord-est du pays ne faiblit pas depuis six jours.
Si des dizaines de morts sont à déplorer de chaque côté, plusieurs dizaines de milliers de Kurdes ont fui les zones de combat. Dans le village frontalier de Maaser, en Turquie, les murs des maisons affichent de nombreux impacts d'obus et les fenêtres brisées témoignent de la violence des explosions: samedi, une bombe a atterri dans ce petit village kurde de Turquie, collé à la frontière syrienne. La septième depuis le début de l'offensive militaire turque. Trois habitants sont morts et trois autres ont été grièvement blessés.
Un village déserté
Les quelque 500 personnes vivant là ont toutes fui, ou presque. Musulm Y Agmur, 70 ans, est né ici et refuse de partir.
"Je ne peux partir nulle part. Je suis un vieil homme, je ne partirai pas de chez moi. Je suis cassé, j'ai peu d'argent et j'ai un tout petit salaire", témoigne le septuagénaire auprès de BFMTV. "L'armée tue des gens, des bombes tombent sur notre village, tuent et persécutent notre peuple mais je ne peux pas partir. Et si je meurs tant pis."
Crainte d'une résurgence de Daesh
Dimanche, le régime syrien a annoncé l'envoi de troupes dans le Nord du pays afin d'affronter l'"agression" turque, même si le régime de Bachar al-Assad entretient des rapports tendus avec la minorité kurde victime des bombardements turcs.
Emmanuel Macron a également condamné l'offensive turque dans la région, demandant sa "cessation immédiate" en raison des potentielles "conséquences humanitaires dramatiques" et le risque d'une "résurgence de Daesh" ainsi que d'une "déstabilisation durable du nord-est syrien".