Le Pentagone annonce le retrait de jusqu'à 1000 soldats américains du nord de la Syrie

Des soldats américains patrouillent aux côtés des forces turques dans les environs de la ville de Tal Abyad en Syrie, le 8 septembre 2019 - Delil SOULEIMAN / AFP
Le chef du Pentagone Mark Esper a annoncé ce dimanche le retrait de jusqu'à 1000 soldats américains du nord de la Syrie, sur ordre de Donald Trump, évoquant une "situation intenable" pour des troupes qui "peuvent se retrouver prises en étau" entre les Kurdes et les Turques. Des troupes américaines s'étaient retrouvées vendredi sous le feu de positions turques près de la ville de Kobané, selon le Pentagone.
Le président a "ordonné que nous commencions un retrait délibéré des forces américaines de la partie nord de la Syrie", a déclaré le secrétaire à la Défense sur la chaîne Fox News, évoquant "moins" de 1000 soldats. "Nous n'avons pas abandonné les Kurdes", s'est-il défendu alors que les critiques de la communauté internationale pleuvent.
Le 6 octobre dernier, Donald Trump a annoncé le retrait des troupes américaines du nord du pays. Une décision ensuite nuancée qui a toutefois provoqué l'indignation de nombreux pays européens mais aussi de certains des plus fidèles alliés républicains du président américain, qui dénoncent les risques d'une telle opération qui pourrait notamment favoriser la résurgence de Daesh.
"C'est une certitude que Daesh reviendra"
Parmi eux, l'ancien secrétaire à la Défense des Etats-Unis James Mattis qui estime, dans une interview accordée à la chaîne NBC, que "si nous ne maintenons pas la pression sur Daesh, le groupe resurgira". "C'est une certitude que les jihadistes reviendront", confie-t-il.
"Nous pouvons vouloir qu'une guerre se termine, et même affirmer qu'elle l'est. Vous pouvez retirer vos troupes - comme Barack Obama l'a appris à ses dépens en retirant les troupes américaines d'Irak - mais finalement c'est l'ennemi qui a le dernier mot", explique-t-il.
L'annonce du Pentagone intervient au moment où les autorités kurdes en Syrie ont indiqué la fuite de près de 800 proches de jihadistes de Daesh d'un camp de déplacés, qui ont profité selon elles du chaos créé par l'offensive turque.