Des Australiens appartenant à un petit groupe religieux condamnés pour avoir laissé mourir leur fille de 8 ans diabétique

Elizabeth Struhs, jeune Australienne morte à 8 ans en 2022 parce que ses parents refusaient de lui donner de l'insuline alors qu'elle était diabétique, et sa soeur Jayde - GoFundMe "Soutenez les frères et soeurs d'Elizabeth Ros Struhs"
Malade, mais privée de médicaments. Un couple d'Australiens a été condamné mercredi 26 février à 14 ans de prison pour homicide involontaire, après avoir refusé de donner à leur fille de 8 ans le traitement dont elle avait besoin et ce pour des raisons religieuses, rapporte notamment ABC News Australia. L'enfant est morte en 2022.
Elizabeth Struhs avait été diagnostiquée comme souffrant d'un diabète de type 1 en 2019. Les médecins avaient assuré qu'elle avait besoin de recevoir des injections d'insuline quotidiennes et en avaient informé ses parents.
Mais quelques années plus tard, en janvier 2022, l'enfant de 8 ans meurt chez elle dans les environs de Brisbane. Selon l'autopsie, elle n'a pas survécu à une acidocétose diabétique, soit une carence en insuline.
Un groupe religieux qui refuse tout traitement médical
Que s'est-il passé entre temps? D'après ABC News Australia, Jason et Kerrie Struhs, les parents d'Elizabeth et de 7 autres enfants, appartenaient aux "Saints", un groupe religieux dirigé par un homme appelé Brendan Luke Stevens et qui prétendait que seul Dieu pouvait guérir les maladies.
Brendan Luke Stevens est accusé d'avoir convaincu le couple de ne plus donner d'insuline à la petite Australienne. S'il a été acquitté du chef de meurtre, il a malgré tout été condamné à 13 ans de prison pour homicide involontaire, comme les deux parents.
Onze autres membres de ce groupe religieux ont été condamnés à des peines allant de 6 à 9 ans de prison, aussi pour homicide involontaire. Parmi eux, le frère et la soeur d'Elizabeth âgés de 22 et 26 ans.
Des prières et des chants pour la soigner
Le juge Martin Burns a qualifié le dirigeant du groupe religieux "d'individu dangereux et hautement manipulateur".
"En raison d’une croyance singulière dans le pouvoir de guérison de Dieu… (Elizabeth) a été privée de la seule chose qui l’aurait certainement maintenue en vie", avait déjà déploré le juge le mois dernier lors de l'énoncé du verdict.
D'après les enquêteurs, Elizabath Struhs n'est pas morte immédiatement, elle a souffert de vomissements, de léthargie et a perdu connaissance avant de finalement rendre son dernier souffle. Très affaiblie, elle était restée durant ses derniers jours allongée sur un matelas, pendant que les membres du culte priaient et chantaient pour elle.
Aucun médecin n'a été contacté et les autorités n'ont été informées de la mort de l'enfant que 36 heures après les faits.
Le groupe se dit victime de "persécution religieuse"
Alors qu'il avait plaidé non coupable pour meurtre, le père d'Elizabeth a assuré au tribunal que sa fille ne faisait "que dormir" actuellement et qu'il la "reverrait" un jour.
De son côté, l'homme à la tête des "Saints" s'est dit victime de "persécution religieuse" et a défendu "le droit de croire entièrement en la parole de Dieu".
La grande soeur d'Elizabeth, Jayde Struhs, avait lancé une cagnotte en 2022 pour demander un soutien financier pour elle et ses frères et soeurs encore mineurs. Après la mort de la petite fille, l'adolescente, alors âgée de 16 ans, avait fui sa famille, accusant ses parents de l'avoir "séparée du monde extérieur" et se disant "rejetée" en raison de son orientation sexuelle.
Le groupe religieux n'est affilié à aucune Église en Australie et ne compte qu'une vingtaine de membres issus de trois familles, selon les médias locaux.