BFMTV
International

New York: 10 heures de marche pour dénoncer le harcèlement de rue

En l'espace de dix heures, cette jeune femme a été interpellée plus d'une centaine de fois par des hommes, dans les rues de New York.

En l'espace de dix heures, cette jeune femme a été interpellée plus d'une centaine de fois par des hommes, dans les rues de New York. - Capture d'écran

Une caméra cachée tournée dans les rues de New York livre un constat édifiant sur le harcèlement dont sont victimes les femmes au quotidien.

Pas un pas sans être sollicitée. Pour dénoncer le harcèlement de rue dont sont victimes les femmes à New York, l'actrice américaine Shoshana B. Roberts a arpenté pendant dix heures les différents quartiers de Manhattan, en se filmant en caméra cachée. Le montage est éloquent et le constat clair: de jour comme de nuit, la jeune femme, portant un T-shirt ras du cou et un simple jean, n'a pas cessée d'être abordée de toutes parts par des hommes.

"Comment tu vas aujourd'hui?"

Cette vidéo a été réalisée par l'association "Hollaback!", qui lutte contre le harcèlement de rue, et a développé un véritable réseau de mouvements à travers le monde. Comme l'explique le site Internet de l'association, un volontaire marche quelques mètres devant l'actrice, une caméra dissimulée dans son sac à dos. Shoshana, elle, tient un micro dans chacune de ses mains.

Au début de la caméra cachée, plusieurs hommes abordent la jeune femme pour lui demander comment elle va, lui souhaiter une bonne journée ou lui dire de sourire. Mais au fur et à mesure de sa pérégrination, les remarques se font plus osées et la drague plus insistante.

"Que Dieu te bénisse", lui lance ainsi un jeune, tout en regardant ses fesses sans discrétion, alors que les "salut beauté", "belle" et autres "sexy" fusent. 

"Accompagnée" sur plusieurs mètres

Shoshana, qui reste silencieuse face à toutes ces sollicitations, est même "accompagnée" pendant cinq longues minutes par un homme marchant à sa hauteur et lui adressant des regards furtifs, mais qui ne lui parle pas. "Tu ne veux pas parler?", demande un autre, alors que l'actrice reste de marbre. "C'est parce que je suis moche?", interroge-t-il. Et d'insister: "Si je te donne mon numéro, tu me parlerais?".

Au total, la jeune femme a été interpellée plus de 100 fois en l'espace de dix heures, par des "individus issus de tous milieux", précise l'association. Le même genre d'expérience avait déjà été mené en Belgique, en 2012, lorsqu'une étudiante avait réalisé une caméra cachée dans le quartier populaire bruxellois d'Anneessens, pour témoigner du machisme quotidien dont elle était victime.

Adrienne Sigel