Emprisonnées pour trafic de drogue en Turquie, deux Françaises clament leur innocence

Des policiers turcs patrouillent devant l'ex-basilique Sainte-Sophie à Istanbul, le 11 juillet 2020 - Ozan KOSE © 2019 AFP
Victimes ou complices ? Deux jeunes Françaises interpellées fin février lors d'une escale à Istanbul en possession de valises remplies de cannabis doivent comparaître ce jeudi 11 septembre devant un tribunal turc, a indiqué leur avocat à l'AFP.
Ibtissem, 21 ans, et son amie Mariam, qui risquent jusqu'à seize ans et huit mois de prison, affirment avoir été piégées par une connaissance.
En début d'année, cet homme, dont elles disent ignorer qu'il se trouvait en prison, leur offre des billets d'avion pour la Thaïlande, expliquant qu'il les rejoindra sur place, selon le récit de l'avocate de la famille d'Ibtissem.
Mais les vacances passent et, alors que les deux jeunes femmes s'apprêtent à embarquer pour leur vol retour à l'aéroport de Bangkok à destination de la Belgique, un homme leur remet deux valises cadenassées censées appartenir à leur connaissance et contenir des contrefaçons.
Lors d'une escale une dizaine d'heures plus tard à Istanbul, la police turque découvre une importante quantité de cannabis à l'intérieur des valises et interpelle les deux Françaises, originaires de la région parisienne.
Des conditions de détention "très difficiles".
"Elles disent qu'elles ne comprennent rien à ce qu'elles ont signé, et que ce qui ressort des procès verbaux n'est pas du tout ce qu'elles ont dit", a déclaré à l'AFP Me Carole-Olivia Montenot, avocate de la famille d'Ibtissem qui décrit des conditions de détention "très difficiles".
"C'est difficile aussi parce qu'elles ne parlent pas la langue. Elles ne savent pas à quelle sauce elles vont être mangées", ajoute Me Montenot, qui a pu s'entretenir la semaine passée avec Ibtissem par téléphone.
Selon l'avocate, rien de cela n'aurait eu lieu si la connaissance des deux jeunes femmes, incarcérée à la maison d'arrêt d'Amiens (nord de la France), n'avait pu se procurer un téléphone portable en détention.
Le parquet d'Amiens a ouvert une enquête courant août pour tenter d'éclaircir les faits, affirme Me Montenot. Interrogé par l'AFP, le parquet d'Amiens n'a pas répondu. Me Mehmet Serif Ertürk, l'avocat turc des deux jeunes femmes, a dit à l'AFP espérer au vu du dossier obtenir une "peine nettement moindre" que celle encourue.