La cité antique de Palmyre: Le jour d’après

La cité antique de Palmyre, en 2009. - Ed Brambley - Flickr.com CC
Les archéologues du monde entier craignaient que la reconquête de la ville syrienne – occupée ces dix derniers mois par Daesh – n’engendre encore plus de dégâts à ses vestiges inestimables. Hantés par les photos satellites témoignant de la destruction des temples de Bêl et de Baalshamin, réduits en poussière peu de temps après l’arrivée des membres de Daesh, les experts s’attendaient au pire.
"80% des ruines antiques" auraient été épargnées
Or, la cité antique semble avoir survécu. "80% des ruines antiques étaient en bon état", a indiqué le chef des Antiquités et des Musées de Syrie à l’AFP, au lendemain de la reprise de la ville de Palmyre par les forces du régime de Bachar al-Assad.
Certains experts, qui scrutaient quotidiennement le site grâce à des images satellites, s’attendaient même à ce que le site archéologique soit définitivement perdu. Ces derniers sont persuadés que c'est grâce à la mobilisation de la population restée sur place, qui aurait fait pression sur les terroristes de Daesh, que ce site de plus de 2.000 ans et inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité depuis 1980, n'ait pas été plus endommagé.
Un long chemin vers la reconstruction
Il est encore trop tôt pour se mettre à l’œuvre: il faut d’abord s’assurer que le terrain n’est pas miné. Par ailleurs, le pouvoir de Bachar al-Assad, fort de son succès le plus important face à l'Etat islamique (EI), cherche encore à sécuriser Palmyre pour éviter toute contre-offensive jihadiste.
"Si nous avons l'approbation de l'Unesco, il nous faut cinq ans pour restaurer les bâtiments détruits et endommagés par l'EI", a également déclaré Maamoun Abdelkarim.
Si le Lion d'Athéna et l'arc triomphal pourront un jour être réparés grâce à la technique d’anastylose – un procédé qui consiste à réparer des ruines en utilisant des fragments sur place et des matériaux modernes, impossibles à distinguer des éléments plus anciens à l’œil nu – les archéologues ne partagent pas le même optimisme pour les deux temples, pulvérisés à l’aide d’explosifs. Il est de même pour quelques tours funéraires, disparues à jamais.