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Palestine

La Palestine va pouvoir faire flotter son drapeau à l'ONU

Devant le siège de l'ONU, à New York.

Devant le siège de l'ONU, à New York. - Bryan Thomas - Getty Images North America - AFP

Une résolution sur le déploiement du drapeau palestinien au siège new-yorkais des Nations unies doit être soumise à l'Assemblée générale de l'ONU, ce jeudi. Sauf scénario surprise, elle devrait être adoptée.

Jour historique pour la Palestine. L'ONU va autoriser jeudi les Palestiniens à faire flotter fièrement leur drapeau au siège de l'organisation à New York, une nouvelle étape dans l'intense campagne diplomatique qu'ils mènent pour faire reconnaître leur Etat. Une résolution en ce sens doit être soumise à 15 heures locales (19 heures GMT) à l'Assemblée générale de l'ONU et son adoption est une formalité, estiment des diplomates.

Les seules incertitudes portent sur l'ampleur du soutien que lui accordera l'Assemblée et sur la position des Européens, divisés sur cette initiative à laquelle Israël et les Etats-Unis sont opposés.

"Mesure symbolique"

Quand la Palestine est devenue un "Etat observateur non membre" de l'ONU le 29 novembre 2012, ce vote historique a été acquis par 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions parmi les 193 pays membres de l'Assemblée.

Les Palestiniens se démènent depuis plusieurs semaines pour réunir "le plus de votes possibles", souligne leur représentant à l'ONU Riyad Mansour. Il s'agit "d'une mesure symbolique", reconnait-il. Mais elle va "renforcer les fondations de l'Etat palestinien" et elle offrira aux Palestiniens une "lueur d'espoir" au moment où le processus de paix avec Israël est dans une impasse totale.

Fort de son nouveau statut à l'ONU, l'Etat de Palestine a intégré des agences de l'ONU et a rejoint la Cour pénale internationale mais n'est pas encore devenu membre à part entière des Nations unies bien qu'il soit reconnu par plus de 130 pays. La résolution demande que les drapeaux des Etats non membres de l'ONU ayant statut d'observateur soient "hissés au siège et dans les bureaux des Nations unies après ceux des pays membres". Seuls la Palestine et le Vatican ont ce statut.

Venue prochaine de Mahmoud Abbas 

Comme par hasard, la résolution donne aussi vingt jours à l'ONU pour se préparer à hisser le drapeau palestinien, ce qui coïncidera avec la venue à New York du président palestinien Mahmoud Abbas. Celui-ci doit participer à la session annuelle de l'Assemblée générale et à un sommet sur le développement durable.

Mahmoud Abbas doit prononcer un discours devant l'Assemblée le 30 septembre. A cette occasion, Riyad Mansour se plait donc à imaginer une cérémonie de lever des couleurs palestiniennes en plein coeur de Manhattan. A New York, les étendards des pays membres s'alignent tout autour du périmètre de l'ONU et il est prévu des emplacements supplémentaires pour en accueillir de nouveaux.

Les Européens divisés

Cette initiative, qui ne manquera pas d'être célébrée dans les territoires palestiniens, n'a pas provoqué pour l'instant de levée de boucliers à Washington ou en Israël. L'ambassadeur israélien à l'ONU Ron Prosor a accusé l'Autorité palestinienne de "manipuler" les Nations unies "pour marquer des points". Il a demandé aux instances de l'ONU de l'en empêcher, mais en sachant bien qu'elles sont tenues de respecter la décision de l'Assemblée.

Le département d'Etat américain a rappelé qu'il considère comme "contre-productifs" les efforts pour faire reconnaître un Etat palestinien "par le système des Nations unies, en dehors d'un règlement négocié" avec Israël.

Divisés, les Européens cherchaient toujours mercredi à s'entendre sur une position commune lors du vote et pourraient s'abstenir en bloc, selon des diplomates. La Suède, expliquait l'un deux, a reconnu l'Etat palestinien et est tentée de voter pour mais on voit mal l'Allemagne aller à l'encontre des intérêts d'Israël.

A.S. avec AFP