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Palestine

Trois morts, condamnation du pape... Ce que l'on sait sur la frappe israélienne sur une église de Gaza

Une église a été victime d'une frappe israélienne, dans le quartier de Zeitoun de la ville de Gaza, le 17 juillet 2025.

Une église a été victime d'une frappe israélienne, dans le quartier de Zeitoun de la ville de Gaza, le 17 juillet 2025. - Omar AL-QATTAA / AFP

Une église catholique palestinienne, située à Gaza, a été visée par une frappe israélienne, ce jeudi 17 juillet. Le patriarcat latin de Jérusalem fait état d'au moins trois morts.

La Défense civile à Gaza et le patriarcat latin de Jérusalem ont fait état de trois personnes tuées par une frappe israélienne sur l'église de la Sainte-Famille à Gaza, ce jeudi 17 juillet.

• Au moins trois morts et des blessés

Dans son dernier bilan, le patriarcat de Jérusalem a recensé trois morts et neufs personnes blessées.

Parmi les neuf blessés, une personne se trouve "dans un état critique et deux dans un état grave", précise le patriarcat de Jérusalem dans un communiqué ce jeudi soir. Le père Gabriel Romanelli, curé de l'église, a été "légèrement blessé".

• La seule église catholique de Gaza

L'Église de la Sainte-Famille, située à Gaza-ville, dans le nord du territoire, est la seule église catholique du territoire palestinien et sert de refuge depuis le début de la guerre pour cette petite communauté.

Cette église entretenait des contacts, depuis le début de la guerre, avec l'ancien pape François, mort en avril, qui dialoguait régulièrement par liaison vidéo avec le père Gabriel Romanelli, et avait lancé des appels répétés pour que soit mis fin au conflit.

• Tsahal affirme ne pas cibler "intentionnellement"

L'armée israélienne dit être "au courant des informations concernant les dégâts subis par l’Église catholique de la Sainte-Famille à Gaza" et a exprimé son "profond chagrin" pour les dégâts et les victimes civiles, ajoutant que l'armée enquêtait.

"Dans un environnement opérationnel extrêmement complexe, nous continuons à faire tout notre possible pour éviter de blesser des personnes non impliquées", écrit Tsahal dans un communiqué, assurant qu'il "ne cible jamais intentionnellement des sites religieux ou civils" et "regrette tout dommage à un site religieux ou à des civils non impliqués".

Le ministère de la santé de la bande de Gaza, dont les données sont jugées fiables par l'ONU, indique que près de 58.000 Palestiniens, majoritairement civils, ont été tués par des attaques israéliennes.

• Condamnations internationales

Cette frappe a suscité plusieurs condamnations internationales, dont celle de Giorgia Meloni, première ministre italienne, qui a dénoncé des actes "inacceptables".

"Les raids israéliens sur Gaza ont également touché l'église de la Sainte-Famille. Les attaques contre la population civile menées par Israël depuis des mois sont inacceptables. Aucune action militaire ne saurait justifier une telle attitude", a-t-elle écrit dans un communiqué.

Par la voix de la porte-parole Karoline Leavitt, la Maison Blanche indique que Donald Trump a appelé Benjamin Netanyahu pour évoquer la frappe. Selon le président américain, le Premier ministre israélien a reconnu une "erreur".

Le pape Léon XIV s'est dit de son côté "profondément attristé par (...) l'attaque militaire contre l'église catholique de la Sainte-Famille à Gaza", sans toutefois mentionner Israël. "Sa Sainteté renouvelle son appel à un cessez-le-feu immédiat", indique un télégramme de condoléances publié par le Vatican et signé par le numéro deux du Saint-Siège, le cardinal italien Pietro Parolin.

En France, Emmanuel Macron a partagé ses "pensées aux victimes, à leurs familles et à tous les chrétiens qui (...) vivent l'enfer". "Condamnant fermement" la frappe, le président français a indiqué s'être "entretenu avec le Cardinal Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem".

Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a dénoncé un bombardement "inadmissible" d'un lieu sous "protection historique de la France". Ajoutant: "J’ai exprimé au Patriarche latin de Jérusalem l’émotion et la solidarité de notre pays. Ces attaques sont intolérables, il est temps que le carnage à Gaza cesse."

Marine Le Pen (RN) a également dénoncé l'attaque. La députée du parti d'extrême droite soutient que les "raids israéliens [...] ne sont pas acceptables".

Ajoutant: "Dans la lutte légitime que mène Israël dans l’éradication des islamistes du Hamas, la population civile ainsi que les minorités religieuses chrétiennes doivent être protégées à la lumière du droit international. Porter cette voix est le rôle de la France."

Arthus Vaillant avec AFP