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Palestine

Cisjordanie: un bébé palestinien brûlé vif dans une attaque d'extrémistes israéliens

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Un bébé palestinien d'un an et demi est mort dans la nuit de jeudi à vendredi dans l'incendie de la maison de ses parents. Le feu a été provoqué par des colons israéliens. Benjamin Netanyahu dénonce "un acte terroriste".

Dans la nuit de jeudi à vendredi, quatre colons israéliens ont mis le feu à la maison d'une famille à Doma, près de Naplouse en Cisjordanie, avant de s'enfuir en direction d'une colonie voisine. Vendredi à l'aube, des hommes masqués, présentés par les Palestiniens comme des colons, ont jeté des cocktails Molotov par les fenêtres ouvertes de deux maisons, dont celle des Dawabcheh, dans le village de Douma près de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie, selon des sources palestiniennes et israéliennes.

Ils ont ensuite pris la fuite vers une colonie voisine, d'après la radio israélienne. Le bébé a péri dans l'attaque, alors que sa mère Riham, 26 ans, son père Saad et son frère Ahmed, 4 ans, se débattaient entre la vie et la mort dans un hôpital israélien, selon des médecins. Un quatrième blessé, une fillette selon certaines sources, était également hospitalisée.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé un "acte de terrorisme", un qualificatif très rarement utilisé par Israël lors d'attaques antipalestiniennes, et ordonné "d'arrêter les meurtriers et de les traduire en justice". Il a réitéré ces engagements lors d'un rare appel téléphonique au président palestinien Mahmoud Abbas, qui, en soirée, a toutefois dit "douter qu'Israël mette en oeuvre une véritable justice" et a accusé l'Etat hébreu d'être "le responsable direct" de la mort d'Ali Dawabcheh, 18 mois, en raison de "l'impunité" qu'il accorde aux "colons" que les Palestiniens ont accusé de ce crime.

Des graffitis en hébreu

Un porte-parole militaire a précisé que des graffitis en hébreu avaient été retrouvés sur les murs de la maison: "le prix à payer", "vive le messie" et "vengeance" étaient inscrits. Le même homme a affirmé que l'armée "opérait dans le secteur de l'incendie pour localiser les auteurs de l'attaque". Les Palestiniens ont dit vendredi tenir le gouvernement israélien pour "entièrement responsable" de cette mort, et y voient la "conséquence directe" de l"impunité" accordée selon eux par les autorités israéliennes aux colons.

Fait sans précédent depuis la naissance il y a plus de 20 ans de l'Autorité palestinienne, les forces de sécurité palestiniennes ont lancé un "avis de recherche" contre "les colons auteurs de cet acte terroriste" afin de "les poursuivre" en justice. Une escalade dans le discours qui en dit long sur l'agacement de Ramallah mais qui a peu de chance d'être suivie d'effets car plus de 60% de la Cisjordanie est sous le seul contrôle de l'armée israélienne.

Le Hamas menace

Le mouvement islamiste Hamas, bête noire d'Israël, a promis "une punition à la hauteur de ce crime" qui "fait des soldats de l'occupant et des colons des cibles légitimes partout".

Alors que Washington a dénoncé une "brutale attaque terroriste", Paris s'est dit "indigné" par "cet acte ignoble". Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a critiqué le gouvernement israélien pour "l'incapacité persistante à faire cesser l'impunité" dont bénéficient les colons qui s'attaquent aux Palestiniens et l'Union européenne a également plaidé pour "la tolérance zéro".

Un autre jeune Palestinien, Laith Khaldi, 14 ans, blessé vendredi soir par un tir de l'armée israélienne est mort samedi matin, selon des sources sécuritaires et médicales palestiniennes. L'armée israélienne a déclaré à l'AFP que les soldats avaient tiré sur le jeune homme après qu'il ait "lancé un cocktail Molotov en direction d'un poste militaire à Bir Zeit", au nord de Ramallah.

A. K. avec AFP