"Je pense qu'il est fort": portrait d'Eitan, 12 ans, otage du Hamas depuis les attaques du 7 octobre

Des premières libérations retardées de quelques heures. Alors qu'un accord a été trouvé entre le Hamas et Israël pour un échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens, la situation des quelque 240 personnes emmenées de force dans la bande de Gaza après les attaques du 7 octobre provoque colère et angoisse au sein de l'État hébreu.
La nuit passée, le chef du Conseil national de la sécurité israélien, Tzachi Hanegbi, a déclaré que la libération des otages n'interviendra "pas avant vendredi" et que des négociations "se poursuivent sans cesse." La trêve renouvelable de quatre jours, également prévue dans cet accord, devrait finalement commencer vendredi.
Au cours de cette semaine, BFMTV diffuse une série de reportages consacrés à plusieurs de ces otages, dont les familles continuent de se mobiliser.
Mardi, c'est l'histoire de Maya Green, une professeure de maternelle de 56 ans qui se trouvait dans le kibboutz de Nir Oz au moment des attaques, qui a été publié.
Son père également otage
L'histoire d'Eitan, un jeune franco israélien de 12 ans, débute elle aussi à Nir Oz. Alors que les terroristes du Hamas pénètrent dans ce kibboutz situé à moins d'une dizaine de kilomètres de la bande de Gaza, les cinq membres de cette famille, le père, la mère, et leurs trois enfants dont un bébé, se réfugient dans l'abri de la maison qui cède face aux assauts des hommes armés.
Ces derniers installent Eitan sur une moto, puis la mère et ses deux filles sur une seconde. Les deux véhicules prennent la direction de Gaza lorsqu'ils rencontrent deux chars israéliens. Là, la mère et les deux filles parviennent à s'échapper, tandis que la moto qui transporte Eitan poursuit sa route.
"Elle a couru dans les champs pendant quatre heures avec un bébé dans les bras, pieds nus, sa fille en, pyjama à côté d’elle. Eitan a continué sur l’autre moto, avec les terroristes à Gaza", dit Déborah Cohen, sa tante, auprès de BFMTV.
Depuis, ses proches n'ont plus de ses nouvelles, ni de celles de son père, également kidnappé. L'enfant est depuis ce jour-là l'un des huit otages français retenus par le Hamas.
"Quand il va rentrer on va s’occuper de lui"
Toujours auprès de BFMTV, sa tante évoque un enfant avec "les yeux plein de gentillesse." "Il aime beaucoup les animaux, à chaque fois qu’on allait chez eux, il avait un autre animal", ajoute-t-elle.
Alors que l'espoir de revoir les otages vivants s'est ravivé avec l'accord entre Israël et le Hamas, Déborah Cohen en est persuadée, Eitan va revenir auprès des siens.
"En hébreu ça veut dire quelqu’un de solide, fort, donc je pense qu’il est fort, et quand il va rentrer on va s’occuper de lui et ça va aller, il n’y a pas d’autres choix", martèle-t-elle.
Peu après son kidnapping, Esther, la grand-mère du petit garçon, avait lancé sur BFMTV un vibrant appel à Emmanuel Macron afin que le président de la République n'intervienne en personne pour la libération de son petit-fils.
"Je vous demande, non, je vous supplie en tant que grand-mère. Personnellement si j'étais en mesure de le faire je serai allée sur place, je suis prête à mourir. Ma vie, je n'en ai plus besoin, mais un petit enfant de 12 ans a toute sa vie devant lui", avait-elle dit.