Gaza: Israël annonce la mort de 4 soldats et dit manquer de 10.000 hommes

Un soldat israélien opère un char à une position le long de la frontière sud d'Israël avec le nord de la bande de Gaza le 19 mars 2025. - Jack GUEZ
Benjamin Netanyahu salue la mémoire des "quatre héros tombés à Gaza". L'armée israélienne a annoncé vendredi 6 juin la mort de quatre soldats dans Gaza et dit manquer de 10.000 hommes pour ses "besoins opérationnels" à l'heure où la majorité gouvernementale semble prête à imploser à cause de désaccords sur la conscription des juifs untra-orthodoxes.
De son côté, la Défense civile de la bande de Gaza annoncé la mort de 38 personnes dans des frappes ou tirs israéliens vendredi à travers le petit territoire palestinien où les habitants marquent le premier jour de la fête musulmane du Sacrifice (Aïd al-Adha), pour la deuxième année de suite dans les décombres de la guerre.
Les quatre militaires ont été tués au petit matin alors qu'ils opéraient "dans un complexe appartenant" au Hamas quand "un engin explosif a explosé, provoquant l'effondrement d'une partie de la structure", a indiqué le général de brigade Effie Defrin, porte-parole de l'armée israélienne. Cinq autres soldats ont été blessés, dont un grièvement, a-t-il ajouté.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a exprimé ses condoléances "aux familles de nos quatre héros tombés à Gaza dans la lutte pour vaincre le Hamas et ramener nos otages".
Pression internationale
Israël fait face à une pression internationale pour mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas sur le sud du pays le 7 octobre 2023, alors que la situation humanitaire dans le territoire palestinien est désastreuse, l'ONU mettant en garde contre une famine du fait des restrictions imposées par Israël sur l'aide humanitaire.
L'armée israélienne a intensifié à la mi-mai son offensive à Gaza, dans le but affiché de libérer les derniers otages du 7-Octobre, prendre le contrôle de tout le territoire et anéantir le Hamas qui y a pris le pouvoir en 2007. Pour poursuivre son offensive, l'armée israélienne "manque de plus de 10.000 soldats, dont environ 6.000 soldats de combat", a déclaré le général Defrin.
"Il s'agit d'un véritable besoin opérationnel et c'est pourquoi nous prenons toutes les mesures nécessaires", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse télévisée, en réponse à une question sur la conscription des juifs ultra-orthodoxes, exemptés des obligations militaires depuis des décennies.
La majorité de Benjamin Netanyahu est rattrapée par cette épineuse question qui pourrait faire tomber le gouvernement, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, et provoquer des élections anticipées. En pleine guerre, cette exemption est de plus en plus mal acceptée par la société israélienne.
Benjamin Netanyahu doit composer avec une frange de son parti qui pousse pour une loi visant à enrôler plus d'ultra-orthodoxes et à durcir les sanctions contre les insoumis, véritable casus belli pour les partis représentants les "hommes en noirs" qui exigent eux une loi pour garantir leur affranchissement des obligations militaires et menacent de quitter la coalition, ce qui ferait chuter le gouvernement, s'ils n'obtiennent pas gain de cause.
38 morts à Gaza
Dans la bande de Gaza, 38 Palestiniens ont été tués vendredi, au premier jour de l'Aïd, dans des frappes aériennes ou des tirs israéliens à travers la bande de Gaza, dont 11 dans un bombardement à Jabalia, dans le nord du territoire, selon la Défense civile.
Sollicitée par l'AFP sur ces informations, l'armée israélienne n'a pas réagi. Compte tenu des restrictions imposées à la presse dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain à mesure que les combats s'étendent, il est extrêmement difficile de confirmer de façon indépendante les bilans et les circonstances des morts annoncés par la Défense civile.
Parmi les morts du jour figure le fils de Souad Al-Qarra. "Je lui ai acheté des vêtements pour l'Aïd hier (jeudi) et il ne les a pas portés, il porte un linceul blanc", a-t-elle déclaré lors de ses funérailles.
Lors de la même cérémonie, une autre Palestinienne, Laïla al-Qatati, déplacée de la ville de Gaza, dit avoir perdu son fils et sa belle-fille: "Mon fils Qaïss s'est marié pour l'Aïd al-Fitr (marquant la fin du ramadan) il y a trois mois, et maintenant, pour l'Aïd al-Adha, lui et sa femme sont tombés en martyrs".
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Plus de 54.607 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.