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Moyen-Orient

Arabie Saoudite: les femmes ont désormais le droit de voyager seules

Des Saoudiennes en plein shopping à Riyad.

Des Saoudiennes en plein shopping à Riyad. - Fayez Nureldine - AFP

C'est une grande avancée pour les Saoudiennes. Plus besoin de tuteur ou d'accord écrit de ce dernier pour se déplacer à l'étranger.

L'Arabie Saoudite évolue pas à pas. Après avoir obtenu le droit de vote ainsi que leur éligibilité aux élections municipales, les femmes ont désormais l'autorisation de voyager sans leur tuteur. Une loi qui a été promulguée en toute discrétion afin de ne pas heurter les mentalités conservatrices. "Plus qu’une évolution, c’est une révolution en Arabie Saoudite", commente la correspondante de RFI à Ryad Clarence Rodriguez.

Ainsi, les Saoudiennes peuvent se rendre à l'étranger sans qu'un homme ne les accompagne ("le mahram") ni ne donne son autorisation pour qu'elles voyagent sans lui.

Un SMS au tuteur

Avant cette loi, les femmes devaient montrer un papier jaune "par lequel l’homme tuteur autorise une femme à partir à l’étranger. Quand la femme le présente à l’aéroport, les douaniers envoient aussitôt un SMS sur le téléphone portable du tuteur pour l’avertir qu’elle s’apprête à quitter le territoire saoudien (et lui donner ainsi la possibilité de l’en empêcher par retour de SMS)", écrit Clarence Rodriguez dans son ouvrage La révolution sous le voile (éd. First-Documents).

Selon la spécialiste, cette loi est une très bonne nouvelle pour les agences de voyage. De plus en plus de Saoudiennes sont en quête d'évasion, même si elles préféreront voyager au départ dans les pays arabes.

Cette annonce est la deuxième grande avancée de 2015 dans le pays. Publiée il y a quatre ans, la loi sur le droit de vote accordé aux femmes entre en vigueur cette année. Les femmes pourront désigner la moitié des conseillers municipaux voire se présenter aux prochaines élections qui se tiendront en décembre. En revanche, elles ne sont toujours pas autorisées à conduire. L'Arabie Saoudite est le dernier pays au monde où elles sont privées de ce droit.

M.G.