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Afghanistan

"Une étape importante": un Américain détenu en Afghanistan libéré par les autorités talibanes

Des talibans en patrouille à Kaboul, le 21 janvier 2022 en Afghanistan (photo d'illustration).

Des talibans en patrouille à Kaboul, le 21 janvier 2022 en Afghanistan (photo d'illustration). - Mohd RASFAN © 2019 AFP

Amir Amiri, un Américain qui était emprisonné en Afghanistan a été libéré par les autorités talibanes, a annoncé le ministère des Affaires étrangères afghan ce dimanche. Marco Rubio, secrétaire d'État américain, a salué cette libération.

Les autorités talibanes ont annoncé, ce dimanche 28 septembre, la libération d'un citoyen américain, une semaine après avoir relâché un couple de Britanniques.

"L'Émirat islamique d'Afghanistan a libéré un citoyen américain nommé Amir Amiri", a annoncé sur X le ministère des Affaires étrangères.

Il a précisé que le détenu avait été remis à Adam Boehler, l'envoyé spécial du président américain Donald Trump pour les otages, qui s'était rendu à Kaboul au début du mois afin de négocier un échange de prisonniers.

Une libération saluée par les États-Unis

Cette décision doit montrer que les autorités talibanes "n'utilisent pas les questions relatives aux citoyens à des fins politiques et que des solutions peuvent être trouvées par la voie diplomatique", a assuré le ministère afghan.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a salué cette libération qui "marque une étape importante". "D'autres Américains restent injustement détenus en Afghanistan. Le président Trump ne se reposera pas tant que tous nos concitoyens captifs ne seront pas de retour", a commenté Marco Rubio.

On ne sait que très peu de choses sur Amir Amiri dont l'arrestation était restée discrète.

Un responsable qui a participé aux négociations a précisé que Amir Amiri "a 36 ans" et "était détenu en Afghanistan depuis décembre 2024".

L'Américain est en route pour les Etats-Unis, a ajouté cette même source, sous couvert d'anonymat, précisant qu'il s'arrêterait brièvement à Doha pour des contrôles médicaux.

Un couple de Britanniques également libéré

Les autorités talibanes ont remercié le Qatar, assurant qu'il avait joué un rôle clé de médiateur dans les négociations, comme une semaine plus tôt pour libérer un couple de Britanniques.

Le 20 septembre, Peter Reynolds, 80 ans, et sa femme Barbie, 76 ans, avaient ainsi pu quitter l'Afghanistan après presque huit mois de détention.

Les époux avaient acquis la nationalité afghane et les autorités talibanes ne cessaient de répéter qu'elles les jugeaient au titre de citoyens, sans jamais toutefois annoncer les charges retenues contre eux.

Doha est l'interlocuteur privilégié entre les talibans revenus au pouvoir en Afghanistan en 2021 et la communauté internationale qui ne les reconnaît pas, à l'exception de Moscou.

C'est aussi via Doha que d'autres étrangers ont récemment quitté des cellules afghanes où ils étaient retenus. Parmi eux, la Sino-Américaine Faye Hall, arrêtée le 1er février dans la province de Bamiyan, à l'ouest de Kaboul, en compagnie de Peter et Barbie Reynolds, ses amis, et libérée fin mars.

Au moins un Américain encore détenu

En janvier, deux Américains avaient été libérés en échange d'un combattant afghan, Khan Mohammed, condamné pour narcoterrorisme aux États-Unis. Un autre Américain, l'ingénieur aéronautique George Glezmann, avait été relâché après plus de deux ans de détention lors d'une visite d'Adam Boehler en Afghanistan en mars.

Au moins un autre citoyen américain, Mahmood Habibi, est encore détenu en Afghanistan. Les États-Unis offrent une récompense de 5 millions de dollars pour toute information permettant de le retrouver, alors que les autorités talibanes nient toute implication dans sa disparition en 2022.

Mi-septembre, Donald Trump avait menacé l'Afghanistan de représailles non spécifiées, quelques jours après avoir évoqué l'idée que les États-Unis reprennent le contrôle de l'ex-base américaine de Bagram, quittée en 2021, peu avant le retour au pouvoir des talibans. Mais tout accord de restitution est "impossible", lui avaient répondu les autorités talibanes.

Des dizaines de ressortissants étrangers ont été arrêtés depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021. Les talibans recherchent activement la reconnaissance et les investissements internationaux, leur pays ayant été dévasté par quatre décennies de guerre, en particulier par l'invasion soviétique de 1979 à 1989.

Mais les restrictions imposées aux femmes et aux filles, exclues de l'éducation et de la vie publique, constituent des points de friction majeurs pour les Occidentaux. La plupart des pays déconseillent aujourd'hui de se rendre en Afghanistan.

AB avec AFP