Mossoul-ouest: plus de 300 civils tués depuis la mi-février

Des Irakiens fuient les combats entre forces irakiennes et jihadistes de l'Ei dans la Vieille ville de Mossoul, le 27 mars 2017 - AHMAD GHARABLI, AFP
Au moins 307 civils ont été tués et 273 autres blessés à Mossoul-Ouest entre le 17 février et le 22 mars, au cours de l'offensive lancée par les forces irakiennes contre Daesh, a indiqué l'ONU mardi. Le bilan devrait s'alourdir, l'ONU ayant reçu des rapports, qui n'ont pas encore été vérifiés, faisant état d'au moins 95 civils tués entre le 23 et le 26 mars, a indiqué un porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.
L'ONU n'est toutefois pas en mesure de dire combien de personnes ont été tuées depuis le début de l'offensive par les frappes aériennes de la coalition et combien ont été tuées par les djihadistes de Daesh, a-t-il précisé.
Mossoul, la grande ville du nord de l'Irak et dernier grand bastion de Daesh dans le pays, est coupée en deux par le fleuve Tigre.
Boucliers humains
Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a salué ces enquêtes et a demandé à la coalition de "revoir urgemment ses tactiques afin de garantir que l'impact sur les civils soit réduit au minimum absolu".
Selon l'ONU, l'incident le plus meurtrier s'est produit le 17 mars, lorsqu'une frappe aérienne a touché une maison dans le quartier de al-Jadida. "Les témoins ont indiqué que Daesh avait auparavant forcé au moins 140 civils à entrer dans la maison, pour en faire des boucliers humains. Ils ont aussi dit que Daesh avait piégé la maison avec des engins explosifs improvisés", a indiqué Rupert Colville.
Environ 600.000 personnes coincées dans Mossoul-ouest
Au moins 61 personnes ont été tuées lors de cet incident selon les chiffres officiels, mais l'ONU estime que le bilan pourrait être plus élevé, a-t-il dit. "La stratégie de Daesh d'utiliser des enfants, des hommes et des femmes pour se protéger contre les attaques est lâche et honteuse", a estimé Zeid Ra'ad Al Hussein. "En vertu du droit international humanitaire, l'utilisation de boucliers humains constitue un crime de guerre", a-t-il ajouté.