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Migrants: L'envoi de milliers de soldats à la frontière est "nécessaire" selon le Pentagone

James Mattis en conférence de presse à Washington, le 28 août 2018

James Mattis en conférence de presse à Washington, le 28 août 2018 - NICHOLAS KAMM / AFP

Début novembre, Donald Trump avait évoqué l'envoi de 15.000 soldats à la frontière avec le Mexique, soit l'équivalent du nombre de troupes déployées en Afghanistan.

Le ministre américain de la Défense James Mattis a justifié ce mercredi, à l'occasion d'une visite aux troupes déployées à la frontière avec le Mexique, la nécessité de cette opération controversée.

"Il est évident qu'un soutien à la police aux frontières et aux gardes-frontières est nécessaire à l'heure actuelle", a déclaré James Mattis à des journalistes alors qu'il se rendait sur la base militaire de Donna, au Texas. L'opération, initialement baptisée "Patriote fidèle", est "absolument légale", a-t-il insisté. "Il s'agit clairement d'une mission morale et éthique pour soutenir nos forces à la frontière".

Alors que des milliers de migrants venus d'Amérique centrale traversent actuellement le Mexique en direction des Etats-Unis, le chef du Pentagone a indiqué que 5 900 soldats américains se trouvaient désormais à la frontière. Mais leur nombre pourrait atteindre 9 000, entre soldats d'active et réservistes de la Garde nationale, amenés principalement selon lui à tenir un rôle de soutien logistique.

Une facture qui pourrait s'élever à plus de 200 millions de dollars

Ordonné par Donald Trump en pleine campagne pour les élections de mi-mandat, l'envoi de milliers de soldats supplémentaires à la frontière avec le Mexique a été dénoncé par l'opposition démocrate comme un coup politique coûteux destiné à mobiliser la base conservatrice du président, qui n'a eu cesse de brandir la menace d'une "invasion" de migrants.

Le Pentagone n'a pas communiqué le coût de cette opération, dont la facture pourrait s'élever à plus de 200 millions de dollars, selon les médias américains.

Ce déploiement massif de troupes à la frontière Sud fait grincer des dents au sein même du camp républicain. "C'est malheureux d'avoir des soldats là-bas", a ainsi estimé mercredi sur la chaîne MSNBC le sénateur de l'Arizona Jeff Flake. "On ne peut pas ne pas y voir un coup politique", a-t-il ajouté, regrettant que des milliers de soldats soient "éloignés de leurs familles" pour la fête de Thanksgiving, qui tombera cette année le 22 novembre, "sans que nous sachions très bien pourquoi".

M.J. avec AFP