Migrants: Berlin assure à Athènes de son soutien

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, en visite ce jeudi à Athènes, a assuré la Grèce du soutien de l'Allemagne pour faire face "au fardeau du flux" des migrants qui arrivent quotidiennement sur les îles de la mer Egée. "Au moment où la Grèce essaie de se redresser économiquement, elle sent ce flux comme un fardeau extraordinaire. Nous sommes ensemble dans cette crise", a affirmé le chef de la diplomatie allemande dans un entretien paru jeudi dans le quotidien grec Ta Nea. "Nous allons soutenir la Grèce réellement pour faire face à ces importants défis", a-t-il ajouté.
Selon lui, l'Europe "doit faire preuve de plus de courage pour se renforcer". "Il est nécessaire d'agir tous ensemble pour contrôler la situation, assurer les frontières extérieurs européennes, élaborer un système commun d'asile et d'immigration et repartir d'une façon juste les réfugiés", a-t-il précisé.
Depuis le début de l'année, 560.000 migrants et réfugiés sont arrivés en Grèce par la mer, sur un total de plus de 700.000 ayant gagné l'Europe par la Méditerranée, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Plus de 3.200 personnes, principalement des enfants, ont péri dans ces traversées, selon l'OIM. Ce mercredi, au moins 11 personnes, dont huit enfants, ont péri dans cinq naufrages de bateaux en Egée entre la Turquie et la Grèce tandis qu'une quarantaine de personnes sont portées disparues, selon la police portuaire grecque.
Ce nouveau drame a provoqué un appel d'Athènes à un sursaut européen pour garantir la sécurité des réfugiés. Outre le dossier brûlant des réfugiés, Frank-Walter Steinmeir doit s'entretenir ce jeudi après-midi avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, le président de la République Prokopis Pavlopoulos et son homologue grec Nikos Kotzias de la mise en place des mesures de rigueur prévues dans l'accord signé en juillet entre Athènes et la zone euro en échange d'un nouveau prêt sur trois ans.
Lors de sa réélection aux législatives du 20 septembre, Alexis Tsipras s'est engagé à respecter les nouvelles mesures de rigueur malgré ses promesses initiales à son électorat lors de sa première élection en janvier pour la fin de l'austérité. L'application de ces mesures, qui comprennent de nouvelles coupes dans les retraites et la hausse des taxes, conditionne la poursuite des versements des prêts au pays, selon les créanciers.