"Les temps tragiques reviennent": Macron accuse Poutine de vouloir "faire bégayer l'histoire européenne"

Emmanuel Macron a pris la parole dans la nuit de jeudi à vendredi à l'issue d'un sommet de l'UE à Bruxelles organisé en raison de la crise et désormais guerre entre l'Ukraine et la Russie. Au cours d'une conférence de presse organisée après le Conseil européen, le président français a accusé Vladimir Poutine de vouloir "faire bégayer l'histoire européenne".
"Nous devons en tirer toutes les conclusions, celles du choix du président Poutine. D'une part de vouloir faire bégayer l'histoire européenne et de nous ramner à des logiques d'empire et de confrontation. La deuxième c'est de bafouer tous les principes qui président au droit international, aux chartes et traités souveraiement signés par la Russie ces dernières décennies", a estimé le président de la République.
Des soldats français déployés en Roumanie
Emmanuel Macron a égalment indiqué que la France allait accélérer le déploiement de soldats en Roumanie dans le cadre de l'Otan, en réponse à l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe.
"La France continuera à jouer pleinement son rôle de réassurance des alliés de l'Otan en envoyant en Estonie un nouveau contingent au sein de la présence avancée renforcée, en anticipant sa participation à la police du ciel balte dès le mois de mars, et en accélérant aussi son déploiement en Roumanie", a déclaré le président français à l'issue d'un sommet exceptionnel de l'UE à Bruxelles et à la veille d'un sommet de l'Otan consacré à la crise en Ukraine.
Le nécessité d'un dialogue avec Moscou
Le président de la République a néanmoins jugé utile de "laisser ouvert le chemin" du dialogue avec Moscou pour obtenir un arrêt de son offensive en Ukraine, après avoir eu jeudi soir un "échange franc, direct, rapide" avec son homologue russe. Un échange pour réclamer "l'arrêt des combats dans les meilleurs délais" et "lui demander de discuter" avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky "dont c'était la demande".
"Je pense que c'est de ma responsabilité (...) tout en condamnant, tout en sanctionnant, tout en continuant à agir, de laisser ce chemin ouvert pour que le jour où les conditions pourront être remplies, nous puissions obtenir une cessation des hostilités", a-t-il déclaré.
Pour autant, le président français, qui avait multiplié les initiatives diplomatiques ces dernières semaines, a déploré la "duplicité" du Kremlin.
Peu de temps avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, "nous discutions encore des détails de mise en oeuvre des accords de Minsk. Donc, oui, il y a eu duplicité, il y a eu un choix délibéré, conscient, du président Poutine de lancer la guerre quand nous pouvions encore négocier la paix", a-t-il estimé.