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Le président haïtien règle ses comptes en chanson

Le président haïtien pendant une conférence en novembre 2010

Le président haïtien pendant une conférence en novembre 2010 - Thony Belizaire - AFP

Michel Martelly est le président de la République d'Haïti, mais pas seulement: il est avant tout un chanteur célèbre dans son pays. Alors que le deuxième tour de la présidentielle reste en suspens, il a composé une chanson dans laquelle il critique des journalistes.

"Sweet Micky! Sweet Micky!" C'est ainsi que les fans du chanteur l'acclamaient avant que Michel Martelly ne devienne l'actuel président de la République d'Haïti. Or, ses jours à la tête du pays sont compté: son mandat se termine le 7 février et il ne peut pas se représenter. Cette date du 7 février marque aussi le début du carnaval à Haïti. 

Le timing est parfait. C'est l'occasion pour lui de revenir à sa première carrière... tout en réglant ses comptes. "Sweet Micky" a dévoilé dimanche sa "méringue", une chanson à danser qui traite de l'actualité.

Le titre s’intitule Bal Bannann Nan: "donnez-lui la banane" en créole. Dans son tube, le président s'en prend particulièrement à Liliane Pierre Paul, une journaliste animatrice de radio, et à Jean Monard Metellus, lui aussi journaliste.

Tous deux ont fermement critiqué son mandat en évoquant longuement des soupçons de fraude massive. Gentleman, le chanteur ne cite pas leur nom mais utilise les surnoms "Ti Lili" et "Ti Mona".

Les paroles font beaucoup d'allusions sexuelles en lien avec la banane. En fond, un chœur répète "Tet kalé", "crâne rasé", nom du mouvement politique de Martelly, mais aussi son surnom personnel. Le titre a été téléchargé de nombreuses fois sur Internet et risque bien d'être le tube du carnaval.

Martelly, forte tête 

L'homme n'en est pas à son premier scandale. En juillet dernier, alors qu'il effectuait un déplacement au port de Miragoane, une habitante l'avait interpellé en lui reprochant de ne pas tenir ses promesses. Le président lui aurait rétorqué: "Ferme-la, trouve-toi un homme et fais-toi prendre derrière un mur". A la suite de cet incident, plusieurs ministres avaient présenté leur démission, dont la ministre du Droit des femmes.

Antoine Caupert