Le gouvernement Trump annonce la reprise des exécutions au niveau fédéral après 16 ans

Le gouvernement de Donald Trump a annoncé jeudi la reprise des exécutions de personnes condamnées par des tribunaux fédéraux, dont la dernière remonte à seize ans. Au niveau fédéral, depuis la levée d'un moratoire en 1988, seuls trois condamnés à mort ont été exécutés, dont le dernier en 2003.
Le ministère de la Justice a adopté un nouveau protocole d'injection létale, qui remplace la procédure à trois drogues par une seule: le pentobarbital. Il a également programmé cinq exécutions qui auront lieu dans une prison fédérale de l'Indiana, selon un communiqué. Elles concerneront des personnes condamnées "pour avoir tué, et parfois torturé et violé, les membres les plus vulnérables de la société: des enfants ou des personnes âgées".
"Chaque prisonnier a épuisé ses demandes d'appel" assure le communiqué, qui donne les noms des condamnés, "et il n'existe pas d'obstacle légal pour empêcher leur exécution".
Les tribunaux fédéraux prononcent rarement des peines capitales
La peine de mort est légale aux États-Unis mais plusieurs États l'ont déclarée illégale ou ont prononcé des moratoires, comme la Californie, l'Oregon, la Pennsylvanie ou le Colorado.
Plus de 2700 personnes se trouvent dans les couloirs de la mort aux Etats-Unis. Ils y patientent en moyenne quinze ans entre le prononcé de leur peine et leur exécution. Les tribunaux fédéraux prononcent rarement des peines capitales et seule une soixantaine de personnes se trouvent dans les couloirs de la mort de pénitenciers fédéraux, selon le Centre d'information sur la peine de mort (DPIC).
Le président républicain Donald Trump, qui brigue sa réélection en 2020, réclame régulièrement un usage renforcé de la peine capitale, notamment pour les tueurs de policiers, les islamistes ou pour lutter contre le trafic de drogue. Il l'avait également réclamée après la tuerie dans une synagogue de Pittsburgh en octobre 2018 (11 morts).
L'application de la peine de mort recule depuis une dizaine d'années aux Etats-Unis principalement en raison des interrogations sur la légalité des injections létales, accusées de causer trop de souffrance, et sur la disponibilité des produits. Les grands laboratoires pharmaceutiques, soucieux de ne pas associer leur nom à la peine de mort, refusent de livrer les substances.