Lampedusa: l'Italie saisit un navire humanitaire avec 48 migrants à bord

Le navire humanitaire Mare Jonio était coincé au large de l'île de Lampedusa depuis lundi, face à l'interdiction des autorités italiennes d'accoster.

L'Italie a saisi mardi le navire humanitaire Mare Jonio, bloqué au large de Lampedusa, a annoncé le ministère de l'Intérieur. A son bord, 48 migrants recueillis en mer dans la journée de lundi.

"La Guarde financière est en train de procéder à la saisie du navire Mare Jonio, c'est pourquoi elle l'escorte actuellement dans le port de Lampedusa", indique le ministère en précisant que "les interrogatoires des membres d'équipage pourraient avoir lieu dans les prochaines heures".

"Si un citoyen force un barrage de la police, il est arrêté"

"Maintenant en Italie il y a un gouvernement qui défend les frontières et fait respecter les lois, en particulier les trafiquants d'hommes", s'est félicité ce mardi soir le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini sur Twitter, après l'annonce de la saisie. 

Dans l'après-midi, l'homme fort du gouvernement avait même réclamé l'arrestation de l'équipage: "Si un citoyen force un barrage de la police ou des carabiniers, il est arrêté. Je compte bien que cela se produise".

Bloqués au large de Lampedusa

Le Mare Jonio, navire humanitaire battant pavillon italien, a recueilli lundi 49 migrants au large des côtes de Libye, alors que les garde-côtes libyens étaient présents sur la zone. Le bâtiment avait pris la direction de l'île italienne de Lampedusa, mais avait été bloqué au large car les autorités italiennes lui interdisaient d'accoster, malgré la demande de l'équipage.

Le collectif Mediterranea, qui groupe plusieurs associations humanitaires, avait alerté sur les conditions sanitaires à bord du bateau, déclarant qu'un homme avait dû être évacué pour soupçon de pneumonie. L'équipage "doit débarquer dès que possible", avait-il écrit dans un tweet.

L'Italie refuse régulièrement d'accueillir sur son sol des migrants tentant la dangereuse traversée de la Méditerranée et sauvés par des navires humanitaires. 300 migrants secourus en décembre au large de la Libye par une ONG espagnole avaient été transportés en Espagne, alors que l'Italie et Malte les avaient refusé.

Salomé Vincendon avec AFP