La semaine des Nobel s'ouvre avec la médecine et la candidature de Snowden

Buste d'Alfred Nobel, en Suède. - Jonathan Nackstrand
Médecine, physique, chimie, paix... lundi débute la saison des Nobel. C'est la médecine qui ouvre le bal, avec un prix qui pourrait aller à une recherche sur les récepteurs de la douleur.
Le prix d'économie, le dernier attribué, le sera le 13 octobre.
Réaction au mal
Maria Gunther, spécialiste des sciences au quotidien de référence suédois Dagens Nyheter, imagine la consécration du physiologiste américain David Julius, qui a découvert que les récepteurs de la douleur avaient la même réaction au mal, à la température et au principe actif du piment.
En physique, Maria Gunther voit les Américains Charles Kane et Shoucheng Zhang, avec le Néerlandais Laurens Molenkamp, pour leur travaux sur une nouvelle forme de matériau, les isolants topologiques, qui ouvrent de nouvelles voies à l'informatique.
"Rock stars"
En chimie, la radio publique SR croit aux chances d'un généticien suédois, Svante Paabo, pour son travail sur l'ADN de l'homme de Néandertal, ainsi que du généticien américain Craig Venter, l'un des premiers chercheurs à dresser la carte du génome humain.
Les prix Nobel sont l'une des rares occasions pour des chercheurs inconnus du grand public d'être sur le devant de la scène médiatique, se réjouit Sven Lidin, directeur du comité Nobel de chimie. "Cela fait des scientifiques des héros (...) comme des rock stars, c'est une chose fantastique", déclare-t-il.
Pour le prix de la paix, remis vendredi, un nombre record de 278 candidatures a été reçu, y compris celle de l'ancien consultant de l'Agence de sécurité américaine (NSA) Edward Snowden, qui émane de deux parlementaires norvégiens. D'après Robert Haardh, le président de Civil Right Defenders, une ONG suédoise, "ce serait vraiment courageux. Mais si on se réfère au passé, je ne l'imagine pas. C'est trop polémique, et les Scandinaves sont trop attachés aux Etats-Unis".
Malala ou le pape François
François, en tête des cotes du bookmaker Paddy Power, n'est pas un choix évident non plus. La distribution mondiale profondément injuste des richesses fait du tort à la paix" et le pape "a attiré l'attention vers le sort des pauvres et le besoin d'une nouvelle logique de développement et de redistribution économiques", souligne Kristian Berg Harpviken.
Néanmoins, sachant la volée de critiques reçues lors de l'attribution du Nobel à Barack Obama, il est peut-être encore tôt pour le pape. Les noms de Malala Yousafzai, militante pakistanaise du droit à l'éducation âgée de 17 ans, ou le médecin Denis Mukwege, qui soigne les femmes violées dans l'est de la RDC, apparaissent comme en 2013.
En littérature, l'Académie suédoise est peu portée, d'après les connaisseurs, sur l'oeuvre du favori des parieurs, le romancier japonais Haruki Murakami. Ils imaginent plutôt qu'après seulement quatre prix Nobel à des auteurs africains depuis 1901, le Kényan Ngugi wa Thiong'o et l'Algérienne Assia Djebar pourraient être choisis.
Une récompense de 8 millions de couronnes suédoises (environ 880.000 euros) est attachée à chaque prix. Quand plusieurs lauréats sont récompensés, comme généralement en sciences, ils doivent se partager la somme.