L'ancien secrétaire général de l'ONU Boutros Boutros-Ghali est mort

Boutros Boutros-Ghali, alors secrétaire général de l'organisation internationale de la francophonie, prononce le discours d'ouverture du 13e concours international de plaidoiries pour la défense des droits de l'homme le 27 janvier 2002 à Caen. - Mychele Daniau - AFP
L'ancien Secrétaire général des Nations Unies Boutros Boutros-Ghali est mort à l'âge de 93 ans. "Nous avons été informés que l'ancien secrétaire général Boutros Boutros-Ghali est décédé", a annoncé mardi l'ambassadeur du Venezuela Rafael Ramirez, qui préside le Conseil de sécurité durant le mois de février.
En 1992, il était devenu le sixième Secrétaire général de l'ONU jusqu'en 1996. Le diplomate égyptien avait été le premier Africain à accéder au poste de secrétaire général.
Né le 14 novembre 1922 au Caire, Boutros Boutros-Ghali était issu d'une grande famille de la minorité chrétienne copte d'Egypte. Son grand-père, assassiné en 1910, avait été Premier ministre. Après avoir fait la majeure partie de ses études à Paris, il était devenu professeur de droit à l'université du Caire et avait publié de nombreux ouvrages traitant des relations internationales.
Boutros Boutros-Ghali avait ensuite été nommé ministre d'Etat aux Affaires étrangères en octobre 1977. Durant ses 14 ans en poste, il a notamment joué un rôle clef dans la conclusion des accords de paix égypto-israéliens de Camp David en 1978, puis du traité de paix de 1979. Spécialiste des rapports Nord-Sud, il avait été le principal artisan de la politique africaine de l'Egypte.
Écarté de l'ONU par les États-Unis
Elu à l'ONU dans l'euphorie de la fin de la Guerre froide et de l'après guerre du Golfe, il a dû faire face à de sérieuses crises, avec des conflits en ex-Yougoslavie, en Somalie, au Moyen-Orient et le génocide au Rwanda. Après la mort en Somalie de 18 soldats américains fin 1993 et les reculades des Nations unies dans les dossiers de l'ex-Yougoslavie et du Rwanda, il avait été pris comme bouc émissaire, en particulier par les Etats-Unis qui avaient mis un veto à sa réélection.
Francophone et francophile, Boutros Boutros-Ghali avait également été le premier secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie, de 1998 à 2002 et faisait partie du jury de la fondation Chirac pour la prévention des conflits.