Kim-Jong-un en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine

Kim Jong-Un à Khasan, frontalière de la Corée du Nord et de la Chine, le 24 avril 2019. - AFP PHOTO / Press Service of Administration of Primorsky Krai / Alexander SAFRONOV
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un est arrivée en Russie pour se rendre à son premier sommet avec le président Vladimir Poutine, au moment où Pyongyang cherche à se rapprocher de son allié historique sur fond d'impasse diplomatique avec Washington sur le nucléaire.
La Russie soutiendra toute évolution "positive"
L'agence officielle nord-coréenne KCNA avait annoncé le départ en train de Kim Jong-Un, en faisant aussi état de la présence à bord de son ministre des Affaires étrangères Ri Yong Ho. Drapeaux russes et nord-coréens ont déjà été accrochés sur les lampadaires de l'Île Rousski, en face du port de Vladivostok, où doit se tenir le sommet jeudi.
"La rencontre sera centrée sur la résolution politico-diplomatique du problème nucléaire dans la péninsule coréenne", a indiqué à la presse un conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, ajoutant que la Russie comptait "soutenir" toute évolution "positive" en la matière.
Iouri Ouchakov a précisé que le sommet commencerait par une rencontre entre les deux chefs d'État avant qu'elle ne prenne "un format élargi", sans plus de détails. Ni communiqué commun ni signature d'accords ne sont prévus.
Faire oublier le fiasco d'Hanoï
Cette rencontre avec le dirigeant russe sera pour Kim Jong-Un sa première entrevue avec un chef d'État étranger depuis son retour de Hanoï, théâtre en février d'un fiasco diplomatique retentissant avec le président américain Donald Trump.
Les discussions avaient été écourtées en raison de désaccords profonds avec Washington, notamment sur les concessions que Pyongyang était prêt à faire concernant les armes atomiques.
Ces discussions sont aussi une réponse à de multiples invitations adressées par Vladimir Poutine depuis que Kim Jong-Un s'est lancé l'an dernier dans une grande offensive diplomatique.
Multiplier les rencontres à l'internationale
Depuis 2018, la péninsule coréenne a été, dans la foulée des jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang, le théâtre d'une spectaculaire détente. Kim Jong-Un a également rencontré quatre fois le président chinois Xi Jinping, trois fois le président sud-coréen Moon Jae-in et deux fois Donald Trump.
Pour les experts, le leader nord-coréen cherche à obtenir davantage de soutien international dans son face-à-face diplomatique avec Washington. Certains experts pensent que Kim Jong-Un pourrait chercher une forme de rééquilibrage entre Pékin et Moscou.
"Cela fait partie de la doctrine Juche, l'idéologie d'autosuffisance du Nord, ne pas dépendre d'un seul allié", explique Jeong Young-tae, de l'Institut des études nord-coréennes de Séoul.
Vives attaques contre Pompeo
Signe de la dégradation des relations entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, Pyongyang s'est fendu la semaine dernière d'une attaque d'une rare violence contre Mike Pompeo, en demandant que le secrétaire d'Etat américain ne participe plus aux discussions sur la dénucléarisation. Quelques heures plus tôt, les Nord-Coréens avaient revendiqué l'essai d'une nouvelle arme.
Moscou prône un dialogue avec Pyongyang sur la base d'une feuille de route définie par la Chine et la Russie. Cette dernière a déjà demandé la levée des sanctions internationales, tandis que les États-Unis l'ont accusée d'aider Pyongyang à les contourner.
La dernière rencontre à ce niveau remonte à 2011, quand Kim Jong-Il avait affirmé à l'ex-président Dmitri Medvedev qu'il était prêt à renoncer aux essais nucléaires.